Théo Mercier, Hier ne meurt jamais — Galerie Gabrielle Maubrie
Découvert au salon de Montrouge en 2009, Théo Mercier affole aujourd’hui le marché. A la galerie Maubrie qui le représente depuis ses débuts, il déploie ses objets détournés qui n’oublient jamais l’ironie ni la couleur.
« Théo Mercier — Hier ne meurt jamais », Galerie Gabrielle Maubrie du 28 septembre au 9 novembre 2013. En savoir plus Faut-il comprendre dans le titre de l’exposition que le passé hante sempiternellement le présent ? Hier ne meurt jamais est-il un constat ? Une croyance ? La série murale d’objets détournés semble y répondre. A demi-mots, au moins. Des ustensiles de cuisine et outils à l’échelle agrandie, sont agrémentés de plumes et d’os comme autant de symboles d’un autre temps. Plume de chamane, os des cavernes… Théo Mercier signe ici l’immuabilité des choses. Mais aussi la façon dont l’on porte sans le savoir les premiers fragments de poussière qui firent qu’il y eut vie. Les objets du quotidien, fourchettes, couteaux, pioches et massues véhiculent une histoire au long cours que l’homme ne sait déceler, n’y voyant la plupart du temps qu’une création récente.Lui-même, pourvu de dix doigts, de poils et de pores ignore ce qu’il fut et la forme qu’il eut. Théo Mercier dresse ainsi habilement le portrait non sans humour d’une humanité aveuglée par elle-même. Nous sommes des singes en costumes qui ne nous retournons pas sur le miracle de l’univers…
Nous sommes des singes en costumes qui ne nous retournons pas sur le miracle de l’univers…
Sans jugement aucun, il pointe du doigt une forme d’ignorance tacite et latente. Amusante. Et normale, somme toute. Ce clin d’oeil à l’ancien ainsi qu’à la persistance de l’archaïque est également présent dans son installation hilarante , assemblée de fantômes qui renvoie directement aux monstres de l’enfance. Lunettes de soleil portés au dessus du drap, oreilles de Mickey, banane sur le sommet de la tête, entonnoir en guise de chapeau. Tous ces accessoires, pieds-de-nez à l’horreur et à la mort, dénouent l’imagerie du fantôme traditionnel.
Là, Théo Mercier pour une fois, se tourne vers le futur et accouche des monstres de demain : monde du divertissement et culture populaire, à surveiller de près.