Richard Fauguet — Selon arrivage
Richard Fauguet — Selon Arrivage @ Art : Concept Gallery from November 19, 2011 to January 7, 2012.
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Richard Fauguet est drôle. Les œuvres de Richard Fauguet sont drôles. L’exposition de Richard Fauguet est drôle. L’œuvre de Richard Fauguet, elle, est grande. Les prémisses ne laissent pas toujours augurer des conclusions ; c’est la preuve apportée par cette exposition personnelle de l’artiste, Selon arrivage, une compilation délicieuse de ses dernières œuvres, toujours aussi décalées, toujours aussi ludiques, et peut-être plus fortes que jamais. Car derrière cette drôlerie manifeste, cette récupération et cet agencement d’objets hétéroclites dont la proximité traduit toute la tension, c’est une intelligence merveilleuse qui est ici à l’œuvre, alliant à la portée symbolique des matériaux utilisés une précision et une maîtrise de la bizarrerie hors norme. Et, l’esprit autant que le corps de ses œuvres est habité de cette double perspective ; convoquant les maîtres des arts classiques, ici spécialement le cubisme avec cette série de portraits des muses de Picasso, Richard Fauguet conjugue à l’imagerie classique les techniques artisanales et « bons trucs » d’artisanat. Une démarche tout entière reflétée par cette technique de fondue de la peinture qui dilue les formes autant que les frontières de l’art en lui imposant une plasticité inédite. Selon arrivage alors, comme un cuisinier monte ses recettes en fonction des saisons, Richard Fauguet, lui, joue de chaque ensemble comme d’un instrument combinatoire pour agrandir le puzzle de sa création. Et cette aventure de l’instant, de l’aléatoire et de
Richard Fauguet, Sans titre, 2011
Pâte à modeler sur toile — 61 × 50 cm
Courtesy galerie art:concept, Paris
l’imprévisible va plus loin, elle mène à une fabuleuse unité de temps (faite de rencontres entre objets du passé, objets récents, objets hors du temps) et à une unité de lieu (tout matériau à égalité dans chaque œuvre). Tissages sur tringles de bois, sculptures d’huîtres, Fauguet combine les éléments et compose des cadavres exquis de matières et de formes, ajoutant une nouvelle dimension à la commedia dell’arte de son œuvre. Mais plus que tout, l’artiste s’évade du simple acte d’accumulation et de collage pour toucher bien plus à l’appropriation, à l’intégration d’éléments disparates dans un univers qui lui est propre, fait de bricolage et d’âme. Et l’exposition finit de projeter vers ce moment où la récupération devient un moteur de formes, un moteur d’action.
