Galeristes 2017
Le salon Galeristes revient pour une seconde édition au Carreau du Temple après un premier essai convaincant qui augurait de la belle réussite constatée cette année.
Avec une ambition sincère de modifier les codes d’un événementiel artistique et commerçant, le salon Galeristes est parvenu à mobiliser une sélection de galeries parmi les plus dynamiques et les plus convaincantes du moment, partageant toutes une véritable ligne artistique engagée et singulière.
« Galeristes — Seconde édition », Carreau du Temple du 9 au 10 décembre 2017. En savoir plus Avec une plus grande maîtrise et une expérience déjà éprouvée, les galeries ont su bien mieux exploiter les cimaises mobiles de la foire qui avaient pu constituer un piège l’an dernier pour offrir tour à tour des accrochages enlevés et aériens (à l’image de la très grande réussite du stand de Semiose où, la peinture, chez chacun de ses artistes s’affirme avec force dans un festival visuel et cache une fragilité, une maîtrise et une profondeur sidérantes) ou une ambiance plus intimiste aux accents de cabinets de curiosité dans la richesse vertigineuse du stand de la galerie Christophe Gaillard. De même, l’encouragement à imaginer une ligne curatoriale a poussé certaines galeries à offrir de véritables propositions thématiques et les réussites de stands tels que Sator ou Analix Forever répondent avec intelligence au défi de repenser la raison même de ce type d’événements. Sur l’ensemble du parcours, le haut niveau des œuvres présentées convainc, tout autant que la capacité de chaque galerie à produire des dialogues passionnants entre leurs artistes, n’hésitant pas ici à se saisir de l’événement pour mettre en avant de nouvelles collaborations ou des dialogues passionnants. On pensera ici aux très beaux stands de la galerie Derouillon avec une mise en perspective fructueuse de Guy Yanai et Przemek Pyszczek ou encore chez Eva Meyer.En laissant ses modules ouverts, Galeristes invite ses participants à dévoiler des trésors et des inventions qui dépassent le simple accrochage pour offrir un ballet visuel de manipulations d’œuvres, de rangements et de monstration qui, pour chaque amateur, constitue un rapport aux œuvres qui reste inédit. Sans grands discours, sans prétention et sans facilité de vulgarisation, le dispositif scénographique de Galeristes confère à la foire une force de vie et de proximité en acte, un rapport réinventé à la collection aussi singulier qu’attachant.
Plus encore et de manière globale, le salon réussit son pari de donner l’opportunité à chacune des galeries de dévoiler, à travers des œuvres parfois diverses, un goût cohérent et une ligne affective sensible d’acteurs passionnés qui entretiennent une vraie empathie à l’égard d’artistes qui semblent n’avoir jamais été si bien « défendus » sur un événement commercial qui a su dépasser ses frontières.