Hospitalités — Les Narrateurs — Reportage — Slash Paris

Exposition : « Hospitalités — 31 lieux d’art contemporain » du 25 mai au 6 juillet 2013. En savoir plus Prenant le parti d’une découverte thématique, chaque balade s’articule ainsi autour d’une notion mise en pratique par un artiste, créateur ou performeur accompagnant le groupe et servant de fil rouge à la déambulation (parmi lesquels le duo Dector & Dupuy, infatigables arpenteurs de la ville qui traquent, collectent et rejouent les inscriptions, signes et signalisations urbaines). Cette édition, intitulée Les Narrateurs fait en effet la part belle aux « raconteurs », faisant de chaque parcours une histoire dont les lieux d’expositions sont autant de chapitres. Car, est-il nécessaire de le rappeler, il y a en Île-de-France, au-delà des grandes institutions parisiennes, une multitude de centres d’art et de créations qui offrent, chacun à leur manière, une vision de la création contemporaine. On croise ainsi dans le réseau des 31 lieux partenaires de Tram des lieux aussi divers que le Cneai de Chatou, le centre photographique d’Île-de-France de Pontault-Combault, le centre d’art La galerie de Noisy-le-Sec, mais aussi le Jeu de Paume, la maison rouge, l’espace culturel Louis Vuitton ou encore le Palais de Tokyo. De ce maillage dense de la région se dessine ainsi une pluralité d’approches que l’association s’attache à faire découvrir avec son opération « Hospitalités ».

Gratuits, ouverts à tous et clairement envisagés comme des moments de partages, ces parcours initiatiques jouent de la géographie éclatée des lieux visités autant que des moyens de transport collectifs nécessaires pour les atteindre. Pas de navettes ici, le programme est matérialisé par la poésie contemporaine des lignes de RER, des stations bus, trains de banlieue et autres chemins de randonnées. Car tout aussi bien que découvrir l’art, « Hospitalités » se veut une mise en relation des espaces urbains, alternant, lors de chaque programme, entre les institutions et les espaces expérimentaux, découvrant par secteurs les correspondances et les dissonances entre propositions artistiques. Les artistes, directeurs d’espaces ou commissaires se joignent ainsi à ce programme en offrant l’« hospitalité » aux visiteurs et présentent à leur tour leurs accrochages.

C’est ainsi le principe de l’archipel, au cœur du projet, découpant les zones géographiques pour dessiner des liens nouveaux entre les réseaux de transports et les réseaux des idées qui détermine les parcours, à l’image de ceux des trois prochains week-end qui s’annoncent particulièrement riches. Avec entre autres l’intervention de Lætitia Badaut Haussmann (qui présente actuellement deux très belles œuvres au Cpif de Pontault-Combault — centre également partenaire de Tram) entre la galerie municipale Jean Collet de Vitry et le Mac/Val qui vient d’ouvrir ses deux nouvelles expositions d’Ange Leccia et de Dominique Blais, ainsi que la visite du Crédac d’Ivry. Ce parcours Dézonage organisé le 22 juin se présente comme l’un des plus denses de l’opération.

De même, le 29 juin, ce sera en compagnie de Fabrice Raymond que le groupe cheminera, passant du très dynamique espace Bétonsalon au CAC Brétigny et la proposition de Mathieu Saladin, There’s a Riot Goin’on , qui propose d’investir le champ du CAC aussi bien que l’espace public et les médias durant une année entière à travers des actions, publications et créations visibles ou non.

« Nulle île n’est une île — Hospitalités — Tram », Synesthésie ¬ MMAINTENANT du 6 juillet 2013 . En savoir plus Enfin, pour son dernier voyage, « Hospitalités » sera accompagné le samedi 6 juillet d’un invité de choix, Julien Prévieux qui présentera l’accrochage qu’il a conçu au musée d’art moderne de Paris à l’occasion de sa participation au cycle d’expositions Apartés puis sa pièce sonore L’Huissier cette fois à la galerie Edouard Manet de Gennevilliers. Détournant le célèbre vers de John Donne, « No man is an island », ce programme intitulé Aucune île n’est une île traduit l’ambition d’« Hospitalités » de décloisonner les centres d’art et d’inventer les routes qui les relient. Le parcours se prolongera ainsi à la pop-up gallery de Synesthésie à Saint-Denis pour s’achever aux Laboratoires d’Aubervilliers et découvrir le Degré 48, le projet manifeste de Daniel Foucard.

Une initiative originale donc pour débuter l’été et inaugurer les pique-niques aux allures de déjeuners sur l’herbe qui crée une effervescence bienvenue autour des centres d’art franciliens et constitue une très belle invitation au voyage.