Sol LeWitt, Wall Drawing #443 : Asymmetrical pyramid with color ink washes superimposed
Première réalisation : Fransje Killaars et Roy Villevoye, exposé pour la première fois au Kunstlerwerkstatt de Munich, Germany (Mai 1985) — Installation Galerie Marian Goodman, November 2012 — Courtesy The Sol LeWitt Estate et galerie Marian Goodman, Pari
Sol LeWitt à la galerie Marian Goodman
3 - Bravo
Critique
Critique
Le 1 décembre 2012 — Par Léa Chauvel-Lévy
« Sol LeWitt — Pyramides », Galerie Marian Goodman du 17 novembre 2012 au 19 janvier 2013.
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La galerie Marian Goodman expose quatre dessins muraux de Sol LeWitt, réalisés grâce aux instructions laissées par l’artiste avant de disparaître en 2007. L’occasion de poser la question du legs d’un œuvre mais aussi de son interprétation. Il est à chaque fois très émouvant de découvrir les
Wall drawings, exécutés depuis la mort de LeWitt par des étudiants et jeunes artistes pour la plupart sortis récemment d’écoles d’art, et chargés de retranscrire les formes géométriques sérielles, sorties de l’imagination de cette figure de proue de l’art conceptuel. Émouvant, à plus d’un titre.
D’abord, il y a là, en puissance, un mariage entre l’universel et le particulier ; un maître passé à la postérité qui confie le prolongement de son travail à une « petite main » (rappelant d’ailleurs, combien l’exécution chez LeWitt est caduque par rapport à la force de la conception). Ensuite, ce processus en réactivant la tradition des ateliers, y ajoute une dimension posthume, triste et heureuse en un même temps. Enfin, si l’esprit de LeWitt est omniprésent, la liberté qu’il laisse à l’interprétation qu’en font les « dessinateurs » est presque totale. Écrits, oraux ou dessinés, les plans sont ainsi traduits par les étudiants, mais chacun à sa façon. L’esprit et la lettre. Ou plutôt l’art et la manière.
Autre dimension passionnante de l’exposition Pyramides, l’espace, devenu pour l’occasion temple de l’art conceptuel est entièrement vide, dépouillé à l’extrême, puisque seuls ses murs sont « exposés ». Il y règne ainsi un pieux silence, et chaque pas entre en résonance, comme en écho d’un travail initié à la fin des années 70 et toujours aussi vivant.