Valérie Jouve à la galerie Xippas
Après des passages très remarqués à la Galerie Anne de Villepoix et au Plateau, Valérie Jouve expose à la Galerie Xippas, une série récente réalisée en Palestine ainsi que son nouveau film Traversée .
« Valérie Jouve — Un Etat », Galerie Xippas du 12 janvier au 23 février 2013. En savoir plus C’est par quelques notes de clarinette que commence le voyage. Pour la première fois, en effet, l’artiste a commandé au musicien italien Raul Colosimo une partition musicale pour son exposition. L’idée peut surprendre. Décevoir même. Ces prémisses sont en effet de mauvaise augure et l’impression d’être immergé malgré soi dans une ambiance thématique orientale prévaut. Pourquoi vouloir illustrer de façon sonore les images montrées ? Peut-être faut-il voir cette exposition comme un grand ensemble ; une musique, un film, et une série d’images qui semblent elles-mêmes tirées de la vidéo. Le parcours s’il est homogène ne crie pourtant pas sa force et manque son but, prive le regardeur de sens. Les passants passent. Les murs séparent. L’absence de cartels n’aide en rien à percer leur vitalité ou leur message sourd. Que veut nous dire Valérie Jouve sur cette Palestine si muette ? L’artiste y a habité une longue année, s’y est immergée, a créé des amitiés durables. Il est regrettable de n’avoir jamais accès à son souvenir ou à son idée d’un territoire qu’elle a fait sien. Seule une image, belle et délicate, rappelle le brio de ses travaux passés ; quelques robes noires suspendues au dessus d’un étal sur un marché évoquent la fragilité de la condition féminine. Projection ou non, il est permis en tout cas de pénétrer du regard cette furtive image du monde.Pour cette artiste, la photographie ne doit rien montrer. Certes. Mais peut-être faut-il néanmoins donner quelques indices à son public pour qu’il continue, lui, à regarder. Entre fiction et documentaire, ses images s’échouent sur la rétine et ne touchent ni le cœur ni ne montent au cerveau.