Les expositions du mois de juin en images
À la manière d’un journal de bord visuel, nous vous proposons semaine après semaine de plonger en images au cœur des expositions franciliennes que nous avons visitées à la découverte des propositions artistiques les plus excitantes du moment.
Lise Stoufflet & Romain Vicari — Galerie Bugada & Cargnel
L’une peint, l’autre sculpte. La galerie Bugada & Cargnel présente une confrontation séduisante entre deux jeunes artistes Lise Stoufflet et Romain Vicari dont les univers singuliers, assez éloignés, parviennent à se rencontrer et à travailler de concert pour offrir une plongée réelle dans une fête des couleurs qui cache pourtant une gravité et une profondeur latentes. En ce sens, The Smell of the Moon déborde la redoutable efficacité esthétique de sa scénographie pour proposer une perspective réellement fructueuse dans l’appréhension de ces deux œuvres.
Plus d’informations sur la galerie
Anarchéologie — Centre Pompidou
« Anarchéologie », Centre Georges Pompidou du 15 juin au 11 septembre 2017. En savoir plus Au long d’une courte mais dense exposition aussi originale que pointue et inventive, le centre Pompidou explore avec Anarchéologies, une lecture contemporaine, artistique et problématisée de la pratique archéologique. Des détournements de l’exploitation politique de l’archéologie par Christodoulos Panayiotou à l’enquête passionnante d’Amina Menia autour d’une œuvre issue de la période coloniale en passant par les reproductions de cadeaux diplomatiques d’Oliver Laric, tous les artistes présentés questionnent le rapport de nos sociétés à leur propre histoire et prolongent cette volonté foucaldienne d’un mélange des savoirs et des approches pour mettre en question cette pensée officielle devenue mythologie d’une nouvelle ère.Felicità 17 — Palais des Beaux-Arts
« Felicità 17 — Diplômés félicités et avec mentions », Beaux-Arts de Paris Palais des Beaux-Arts du 20 mai au 14 juillet 2017. En savoir plus Felicità 17 présente ainsi un ensemble à l’image de son titre, joyeux et enlevé qui mélange les genres et explore les médiums avec des formes audacieuses et des expérimentations inattendues, le tout avec un relatif classicisme au vu de l’âge des participants. Car si les idées foisonnent, on note une concentration certaine autour de la peinture, sculpture ou installation et un intérêt marqué pour les sujets littéraires, qui impriment un faisceau de narrations qui font bruisser l’histoire sous ce parcours dont le cadre majestueux garantit la superbe.Eva Nielsen — Galerie Jousse Entreprise
« Eva Nielsen — Les Fonds de l’œil », Jousse Entreprise — Art contemporain du 18 mai au 22 juillet 2017. En savoir plus À travers un double procédé de représentation, Eva Nielsen fait vivre des lieux suspendus peuplés de structures construites par l’homme et désertées par ce dernier. Ses toiles, riches et saisissantes, apparaissent comme autant de vestiges d’un monde dépeuplé qui garde en lui les vestiges d’une industrie anciennement fonctionnelle comme autant de reliques, totems abandonnés à la nature qui s’en empare par le fond, avec cette couche de peinture qui semble émerger du dessous. Une pratique de la peinture inventive qui parvient à retranscrire les humeurs singulières d’un imaginaire vertigineux autant qu’elle repense les conditions et les formes de sa pratique pour offrir, au final, un ensemble d’images qui oscille entre inquiétude et plaisir sensible de l’inconnu.Renato D’Agostin — Galerie Thierry Bigaignon
« Renato D’Agostin — 7439 — (and special guest...) », Galerie Bigaignon du 13 mai au 9 septembre 2017. En savoir plus Avec 7439, le photographe italien s’attaque à un sujet monument, la traversée des États-Unis, celle qui propulsa Robert Frank au Panthéon de l’art photographique. Conscient de l’immensité de la tâche, D’Agostin prend le contrepied de l’imagerie traditionnelle pour cerner des détails, mettre en scène des singularités qui se donnent à travers des accents pictorialistes. Le grain profond et les cadrages offrent de véritables compositions qui séduisent et témoignent d’un véritable regard qui donne une plus grande place à l’émotion, au sentiment du photographe qui ne dévoile qu’une infime collection des flots d’images observées au cours de son périple.Silvia Bächli Eric Hattan — Centre culturel suisse
« Silvia Bächli Eric Hattan — Situer la différence », CCS — Centre culturel suisse du 28 avril au 16 juillet 2017. En savoir plus Le centre culturel suisse présente l’exposition Situer la différence, une association de deux grands artistes, Silvia Bächli et Eric Hattan, qui ont régulièrement collaboré mais dont les mondes, presque opposés a priori, en concrétisent un singulier, énigmatique et jouissif. Dans ce parcours oscillant entre ombre et lumière, les deux artistes parviennent à faire naître des humeurs et des sentiments contraires, jouant de chaque recoin et perspective pour inventer leur propre univers.Koka Ramishvili — Galerie Eva Meyer
« Fragments from the Garden — Koka Ramishvili », Galerie Eva Meyer du 4 mai au 17 juin 2017. En savoir plus La galerie Eva Meyer présente du 4 mai au 17 juin Fragments from The Garden, une exposition personnelle de Koka Ramishvili, artiste protéiforme qui nous projette au cœur du silence de la lumière. Fort d’un œuvre qui mêle photographies, vidéos, installations, peintures, dessins ou sculptures, Koka Ramishvili, qui a représenté la Georgie lors de la Biennale de Venise en 2009, ne cesse de perturber ses propres codes pour, à son tour, refléter la complexité essentielle de la perception, celle-là même qui passe nécessairement par la lumière.Tous, des sang-mêlés au Mac Val
« Tous, des sang-mêlés — Exposition collective », MAC VAL Musée d'art contemporain du Val-de-Marne du 22 avril au 3 septembre 2017. En savoir plus Riche, diverse, foisonnante, explosive et frontale, Tous, des sang-mêlés célèbre la pluralité des identités et la singularité de chaque être dans un monde qui tend à les réduire aux frontières nationales. Le Mac Val accueille ainsi une exposition ambitieuse et engagée qui fait la part belle à la divagation, la multiplication des échos et contradictions sans se laisser enfermer dans un propos fédérateur, reflétant dans sa forme même la compléxité des influences constitutives de chaque identité. Lire notre critique complète1977, L’Onde de Vélizy
Exposition : « 1977 » du 1 avril au 30 juin 2017. En savoir plus L’Onde de Vélizy propose avec 1977 une exposition qui célèbre les quarante ans du centre Georges Pompidou et insiste sur l’histoire mouvementée et polémique de sa construction à travers une scénographie audacieuse qui rejoue, avec sa structure imposante, l’implantation de ce bâtiment singulier au cœur de Paris. Plus encore, à travers des œuvres fortes, elle rappelle l’importance majeure du centre culturel et la liberté insolente de ses premiers pas qui allaient redéfinir la notion de musée à venir. Lire notre critique complèteArt/Afrique, Le nouvel atelier à la fondation Louis Vuitton
« Art/Afrique — Le Nouvel Atelier », Louis Vuitton du 26 avril au 4 septembre 2017. En savoir plus Avec ses trois parcours « Les Initiés — un choix d’œuvres (1989-2009) », « Être là » consacré à la scène artistique d’Afrique du Sud et une sélection d’œuvres issues de la collection Vuitton, la fondation Louis Vuitton présente une triple exposition-événement qui, bien qu’un peu sage, ne manque pas son effet avec ses près de 700 œuvres. Malgré quelques redondances, les parcours recèlent de véritables chefs-d’œuvres que l’on redécouvre avec plaisir et que l’on se félicite de voir ainsi célébrés à Paris.Walker Evans au Centre Pompidou
« Walker Evans », Centre Georges Pompidou du 26 avril au 14 août 2017. En savoir plus Première grande rétrospective muséale organisée en France, cette exposition du Centre Pompidou rend hommage à l’un des plus grands photographe américain du XXème siècle, lui qui aura su si bien en présenter les mutations et la réalité. Avec une scénographie sobre et élégante facilitant la lecture de chacune des obsessions de cet explorateur du quotidien qui en découvre toute l’âpreté, la dureté et la beauté.Georg Baselitz à la galerie Thaddaeus Ropac, Pantin
« Georg Baselitz — Descente », Galerie Thaddaeus Ropac Paris Pantin du 2 avril au 1 juillet 2017. En savoir plus La galerie Thaddaeus Ropac présente une exposition renversante et vertigineuse d’un des plus grands peintres du XXe siècle qui continue de développer un langage fort et passionnant autour de la représentation. Sur les cimaises de l’espace de Pantin s’ébattent des figures inversées, des jeux de couleurs sidérants qui invitent à un voyage sidérant au cœur d’un œuvre qui trouve là un terrain idéal pour s’exprimer.Retrouvez-nous également sur Instagram, compte @slash.paris pour suivre tous nos instantanés d’expositions ainsi que nos #vernislive qui vous immergent en avant-première dans les coulisses des plus grands musées de Paris.