Paris Internationale 2021
Pour la première fois, nous ressortons un peu déçus de la foire Paris Internationale, victime d’une certaine stagnation du goût de ses galeries pour un art à mi-chemin entre une volonté assumée de briser les attendus et des usages (voire des formes même) qui tournent en rond (sneakers en céramique, installation d’objets de rebut, peintures approximatives, figuration primaire, installations bancales et aléatoires). La réduction d’efforts ne sert malheureusement plus que de masque à de nombreux travaux sans intérêt. Malgré quelques exceptions.
Il faut alors chercher du côté des voies de traverse, trouver des détours inattendus pour s’émouvoir. Dans la volonté farouche d’un artiste à la carrière riche et à la pratique polymorphe, Pepperstein (galerie Iragui), un souffle de légèreté qui détruit la peinture d’histoire pour en faire un éclatement chimérico-futuriste, dans la qualité pointilleuse du travail d’édition de Three Star Books une mise en scène réussie, dans le silence de ruines artificielles bien réelles chez Ciaccia Levi ou l’audace pétaradante du stand de la galerie Crèvecœur, ou encore dans le minimalisme expressionniste poignant d’une plante seule au monde de Kazuyuki Takezuki chez Misako & Rosen.
Une édition qui aurait mérité de faire l’effort du collectif en ouvrant ses cimaises à toutes les voix dont elle n’a pu se faire l’écho durant ces derniers mois afin de s’inscrire dans le rythme du moment plutôt que se perdre dans une présentation globale dont la sobriété apparaît presque hors-sol face au quotidien des galeries mêmes qui la composent.