![Salon de Montrouge 2025, vue d’exposition](https://medias.slash-paris.com/media_attachments/images/000/037/108/salon-de-montrouge_1-2025_1-1_large2.jpg?1739106551)
Salon de Montrouge 2025
La 68e édition du Salon de Montrouge propose une exposition dense dont la sélection, resserrée, épuise le champ des médiums dans une diversité représentative de la variété des domaines actuels de la création. Peinture, sculpture, installation, photos et vidéos se croisent dans une exploration hybride de réalités critiques ou fantastiques à la manière d’un kaléidoscope d’identités.
Alternant la minutie technique (avec les fragments délicats de corps déposés de Léonore Chastagner ou l’investissement profond et personnel d’Amie Barouh au cœur de son sujet) et une plus grande liberté du geste laissant sa part à l’aléatoire (là aussi le très convaincant travail mêlant la pudeur de la sobriété du geste et l’outrance des images de Janna Zhiri ainsi que la délégation, par Léa Collet à l’intelligence artificielle de la transformation d’un réel en pleine construction de soi, celui des adolescents), voire à l’approximation ludique (l’installation touchante de Gwendal Coulon et l’impressionnant display de Hélène Hulak dont les supports-étendoirs à linge portent une charge saisissante) le parcours joue avec les échelles pour garantir un rythme constant et relativement convaincant, assurant par endroits de beaux dialogues entre les artistes.
Profitant d’une direction artistique retenue, le salon fait la part belle aux initiatives discrètes et encourage des trajectoires individuelles au sein d’un ensemble épars, rétif à la simple séduction. Loin de se complaire dans la fantaisie abstraite ou l’efficacité esthétique, certaines œuvres travaillent plus frontalement les symboles pour offrir des pièces marquantes dont on retiendra notamment le frondeur derrière de Lou Chavepayre, le champ archéologique de Lou Motin, la chambre à échos tout en tapis tendus de Cindy Bannani ou les drapeaux grégaires de Lena Aboukrat.
On saluera enfin des œuvres qui, ici, arrivent à s’exposer dans leur variété et qui profitent de cet espace pour découvrir leur propre résonance interne à l’image des montages-collages d’Emma Ben Aziza et des esprits concrétisés de Chloé Viton.
Reflet vibrant d’une manière, pour beaucoup des artistes présentés, d’exorciser une intimité qui n’aura jamais semblé aussi pregnante dans leur présentation… Et sur laquelle le collège critique de cette édition n’hésite pas à appuyer pour faire de ce salon le miroir d’âmes qui, dans le flux d’images, de savoirs et de données, entendent encore donner sa part à l’humain, au pluriel mais aussi au singulier.
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L’édition 2025 du Salon de Montrouge accueille les artistes : Léna Aboukrat, Cindy Bannani, Amie Barouh, Clément Bataille, Fanny Béguély, Emma Ben Aziza, Jules Bourbon, Sacha Cambier De Montravel, Léonore Chastagner, Lou Chavepayre, Léa Collet, Cécile Cornet, Gwendal Coulon, Kim Doan Quoc, Nathan Ghali, Hendrik Elias Gonzalez Nuñez, Carla Gueye, Louis Guillaume, Han Zhuang, Hélène Hulak, Michel Jocaille, Julie Joubert, Noémi Lancelot, Louis Lanne, Sehyoung Lee, Luna Mahoux, Charlotte Malphettes, Sandra Matamoros, Julia Morlot, Lou Motin, Elijah Ndoumbe, Lê Hoàng Nguyên, Ludovic Nino, Duo ORAN (Morgane Clerc & Flo·re Clerc), Pauline Pastry, Josefina Paz, Noémie Pilo, Anastasia Simonin et Kazuo Marsden, Chloé Viton et Janna Zhiri — Du 7 au 23 février, tous les jours de 12h à 19h, entrée libre, Le Beffroi, 2, place Emile Cresp, 92120 Montrouge.