Guillaume Lebelle à la galerie Christophe Gaillard
Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Christophe Gaillard, Guillaume Lebelle a choisi de présenter les productions de ces deux dernières années. Un travail où l’on devine une gestuelle agitée qui mène à une peinture abstraite aussi fébrile que maîtrisée.
« Guillaume Lebelle — Pan », Galerie Christophe Gaillard du 9 mars au 11 mai 2013. En savoir plus La peinture de Guillaume Lebelle tient de la transe et de la danse. Tout est dans la suspension du geste et de l’élaboration de la place du vide. Cela tient peut-être à sa méthode, radicale s’il en est, de travailler ses toiles sans châssis de sorte de pouvoir pivoter autour d’elles et se décider, ensuite, sur l’horizontalité ou la verticalité qu’elles adopteront dans leur forme définitive. Voilà pourquoi, rester peu de temps devant les tableaux grands formats présentés ici n’aurait que peu d’intérêt. Il faut, comme son auteur lui-même le fait, tourner autour des œuvres, tordre son cou jusqu’à trouver l’angle de vue parfait où l’abstraction frôlera la figuration.Car c’est en partie depuis les falaises normandes qu’il trouva son inspiration. De loin en loin se dégage alors une silhouette face à la mer, ou serait-ce notre imagination qui nous y convie ? Et plus loin, cette femme debout prête à mettre un pied dans l’eau, l’aurait-on fantasmée ? Comme dans certaines toiles de Rebecca Horn, on y décèle des coups de pinceaux venus se poser tels des plumes signifiantes et propices à l’interprétation anthropomorphique. Mais qu’importe, entre abstraction et figuration, la peinture, on le sait, parle toujours de l’homme.
La frénésie de Guillaume Lebelle n’est jamais hasardeuse, elle ne se perd pas dans des circonvolutions gratuites et pauvres en images. Quelques tableaux peuvent laisser cette impression d’une trop grande énergie dispersée ou jetée pêle-mêle, mais la précision reprend toujours le dessus, comme si Lebelle savait provoquer et arrêter net les orages de sa pensée.