Tony Cragg à la galerie Ropac
Le sculpteur contemporain britannique Tony Cragg, qui a fait de l’Allemagne son pays d’adoption est invité par la galerie Thaddaeus Ropac où il y expose plusieurs de ses récentes œuvres dans un parcours très réussi où l’on prend la mesure de son penchant et sa passion pour la matière.
« Tony Cragg — Accurate Figure », Galerie Thaddaeus Ropac Marais du 25 avril au 15 juin 2013. En savoir plus Cragg met en effet au centre de ses créations le marbre, le bois poncé à l’extrême, la pierre, le bronze et l’acier d’un aspect redoutablement lisse. De matérialiste le qualifiera-t-on. Et à raison. L’une après l’autre, chaque sculpture totémique, monumentale ou parfois simplement volumineuse se présente comme un hommage au matériau et à sa masse imposante. Vertigineuse. Mais d’en-bas. Avec Cragg nous pourrions imaginer être face au produit du travail de la nature. Déchaînée mais maîtrisée par l’art. En ce sens, Cragg renvoie immédiatement à l’homme qui dompte l’environnement qui l’entoure. Et façonne tant qu’il peut.Erodées, déformées par des vents contraires, ses œuvres semblent être en proie aux forces des éléments, à l’image des verres polis par la mer. D’une roche creusée peu à peu par le jeu de la physique et la rencontre du minéral et du vivant.
Avec Cragg nous pourrions imaginer être face au produit du travail de la nature.
Face à cette ambiguïté de créations à l’ancrage bancal, l’esprit doute de la stabilité des édifices tout en étant assuré qu’ils ne s’effondreront jamais. Que cherche Cragg dans l’aspérité régulière de ces monticules stratifiés ? Sans doute à rejoindre sa formation de scientifique et faire d’un seul coup d’oeil ressentir le poids de millions d’années, d’une géologie à l’œuvre et visible à une échelle qui n’est pas la nôtre.
Le parcours, remarquable, permet d’imaginer l’impression que donne son parc de sculptures à Wuppertal en Allemagne que cet artiste venu du Land Art a créé en 2008. Les arbres en moins, les murs blancs en plus.