Vincent Bizien — Galerie Maïa Muller
Avec ses compositions étonnantes où les figures et les lignes se mêlent, Vincent Bizien développe, depuis les années 90, un vocabulaire qui laisse apparaître les béances symboliques qui travaillent les corps et l’imaginaire. L’exposition Animal populaire, présentée à la galerie Maïa Muller, découvre un pan entier de son œuvre.
Dans ce carnaval aux accents grotesques se dessine un monde qui, malgré ses atours inquiétants, garde une légèreté onirique et presque joyeuse. Car derrière les squelettes, les animaux fantastiques et les visages hurlants, les protagonistes de l’artiste se meuvent au sein d’un cirque exutoire dont la logique échappe et renvoie à la divagation sensuelle du trait et de la trace, à l’alternance du réalisme virtuose et de l’approximation.
Une diversité d’approches et de gestes qui se reflètent dans la multitude de techniques utilisées dans les compositions de cet artiste, associant encre de chine, crayon, peintures, découpages, recouvrements. En investissant sa propre expérience au cœur de ses œuvres, les précipités d’émotions et d’incohérences qu’elle recouvre, Vincent Bizien introduit également une part autobiographique essentielle à sa pratique.
C’est cette ambiguïté fondamentale d’un fantastique issu d’un imaginaire réel qui
achève de donner aux compositions de l’artiste leur singularité forte, s’ancrant dans un catalogue épuré de silhouettes et de situations qui renvoient aux frayeurs imaginaires et (ré)créatives de l’enfance.
Vincent Bizien, Animal populaire, du 5/09 au 15/10 (fermé du 30/09 au 09/10) • Galerie Maïa Muller, 19, rue Chapon, 75003 Paris • Site Internet