Louise Bourgeois, Song of the Blacks & the Blues, 1989-96 — Lithographie — 40 exemplaires -54,7 x 241 cm
© Louise Bourgeois / Courtesy Galerie Lelong & Co.
Louise Bourgeois à la galerie Lelong & Co., en images
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Le 26 mars 2024 — Par la rédaction
La galerie Lelong & Co. présente une exposition enlevée de Louise Bourgeois qui prend à revers sa formule lapidaire à propos de la peinture pour démontrer sa capacité à s’emparer, quoi qu’elle en dise, de tous les médiums.
« Louise Bourgeois — I do, I undo, I redo », Galerie Lelong & Co du 14 mars au 30 avril.
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« La peinture n’existe pas pour moi ». Un adage qui, s’il fait dans son œuvre, n’est pas moins nuancé dans son travail, dans sa démarche, celle très justement mise en exergue par la galerie dans cette exposition « Je fais, je défais, je refais ». Elle présente ainsi, entre deux œuvres d’envergure, une superbe Sainte-Sébastienne dont la chair aurait amorti les flèches et une composition organique où la figure du cocon renvie aussi bien aux personnes qu’elle y symbolise qu’aux souvenirs d’enfance au sein d’une famille liée au travail du tissu, des vignettes délicieuses et vibrantes qui alternent légèreté et gravité pour mieux laisser passer l’émotion fugace de leur rapidité d’exécution.
Vue de l’exposition Louise Bourgeois, I do, I undo, I redo, 2024
Photo : Fabrice Gibert — Galerie Lelong & Co.
Une belle simplicité et une large variété s’échappent de cet ensemble où les pleins et les réserves, habilement travaillés, font écho au goût des volumes de l’artiste. C’est ainsi notamment au détour d’un paysage, aux courbes hautement symboliques que se révèle ce désir d’une fiction nous ramenant toujours à lisière du rêve et du souvenir, de l’obsession et de l’invention. Dans cette alternance de gravité et de frontalité, Louise Bourgeois, qui possédait elle-même une presse à domicile et nourrissait pour cette technique une grande affection, se joue du sens et de l’immédiateté de la multiplication de l’œuvre pour expérimenter le message et accentuer l’impact des sujets, toujours aussi liés à sa vie.
La réflexion devient alors source d’un partage direct et les observations sont retranscrites sous forme d’adages volontairement elliptiques laissant affleurer une poésie artisanale dont l’importance des réserves, le blanc du papier, dessinent la trame décidément lumineuse d’une voie parallèle et complémentaire de l’artiste.
Découvrir l’exposition en images :
Louise Bourgeois, Henriette, 1998 — Lithographie et montage, 50 exemplaires — 118 x 80 cm
© Louise Bourgeois / Courtesy Galerie Lelong & Co.
Vue de l’exposition Louise Bourgeois, I do, I undo, I redo, 2024
Photo : Fabrice Gibert — Galerie Lelong & Co.
Louise Bourgeois, Sainte Sébastienne, 1992 — Gravure, 50 exemplaires — 120,5 x 94,3 cm
© Louise Bourgeois / Courtesy Galerie Lelong & Co.
Vue de l’exposition Louise Bourgeois, I do, I undo, I redo, 2024
Photo : Fabrice Gibert — Galerie Lelong & Co.
Louise Bourgeois, Ainu tree, 2000 — Lithographie, 100 exemplaires — 74 x 51 cm
© Louise Bourgeois / Courtesy Galerie Lelong & Co.