Édito UN
À la question pourquoi lancer un nouveau magazine en ligne sur l’art ? , nous opposerons d’entrée la question pourquoi ne pas lancer un nouveau magazine sur l’art ? Pourquoi ne pas laisser vivre un nouveau souffle, une nouvelle inspiration pour parler d’art, pour fondre sur la montagne de créations nouvelles que notre époque continue de produire ?
Car derrière le cynisme, derrière la récupération d’expositions en événements, derrière le grand spectacle de l’art, il est urgent de ne plus perdre espoir. La création existe, la création survit et, sous toutes ses formes, mérite d’être relayée, discutée, analysée, d’être plus que jamais racontée. Nous voulons croire en la possibilité d’un récit de l’art, un récit ouvert et pluriel qui porte des histoires audibles, des visions exigeantes mais jamais ésotériques, des conceptions engagées mais jamais dogmatiques. Parce que l’art et la création deviennent la seule réponse possible au mouvement du monde, la possibilité de résistance la plus belle, non plus dans l’opposition partisane mais dans l’absolue nouveauté des mondes qu’ils proposent. Slash est né de la volonté de faire exister ces mondes, d’ouvrir la brèche pour s’y laisser engouffrer artistes, amateurs, professionnels unis
chacun dans leurs différences par ce même but : dessiner des voies nouvelles pour appréhender le réel et porter de nouvelles voix pour faire bruisser l’urgence de plonger vers l’inédit. Un numéro zéro qui sonne le départ d’une aventure que l’on souhaite riche et plurielle, à l’image des thèmes traités ici ; de l’ambiguïté de l’engagement en art avec Claude Lévêque au souffle virtuose de Nick Devereux, en passant par l’exploration des possibilités artistiques amorcée par Mathieu K. Abonnenc, sans oublier l’histoire et la peinture sauvage de Kees Van Dongen.