Art Paris Art Fair 2023 — Impression générale
Art Paris Art Fair réinvestit le Grand Palais éphémère pour une 25e édition placée sous le signe de l’engagement. Une édition décisive qui acte autant le retour définitif à la normale d’un monde culturel post-pandémie que la possibilité pour ce rendez-vous d’ancrer officiellement un moment de rayonnement international de la scène artistique parisienne dans le printemps à l’heure où la FIAC a disparu. Art Paris est désormais la seule foire historique d’art contemporain à Paris.
Si donc on ne peut que saluer cette volonté d’allier exigence curatoriale et attrait commercial, cette année encore on ne décèle que de loin la prise de risque d’un commissariat dont on connait pourtant la qualité. Le propos engagé, puisque c’est le thème choisi, résonne à vide dans une sélection bien entendu inattaquable mais ici difficilement lisible pour ce qu’elle est et se voit fondue, comme il arrive souvent, dans un ensemble d’autres découvertes à faire, voire de découvertes que l’on aurait aimé faire.
Le niveau général, s’il est globalement élevé grâce à une omniprésence de la peinture, profite de sa belle homogénéité et peu des débordements auxquels la foire nous avait habitué n’ont ici droit de cité. C’est alors dans le détail, dans les hiatus de nombre de pratiques intelligentes de la peinture et de l’image qu’il faut s’engouffrer pour sentir vibrer l’imaginaire, c’est aux expériences méticuleuses et remettant en cause les principes esthétiques partagés qu’il faut se confronter pour tirer la substantifique moelle d’un art contemporain que le grand voile de l’efficacité et de l’évidence du regard n’efface pas totalement.
D’une certaine manière donc, cette édition d’Art Paris réussit le pari de nous attirer au plus près des œuvres, de questionner la séduction des formes pour penser la liberté des idées. Un mouvement que l’on n’attendait pas mais qui, pour somme d’impression générale, apparaît assez fédérateur.