
Ruoxi Jin — La Galerie du Crous de Paris
Du 07 au 11 juillet 2025, Ruoxi Jin déjoue les attendus de l’exposition à la galerie du Crous ce Paris et poursuit sa démarche totale en dépouillant sa nouvelle exposition de toute détermination productive.
Par le vide et par la vie du trou, l’artiste propose un geste radical et ancré dans un questionnement général autour du marché de l’art. Au centre de l’espace vierge, un micro face auquel ont été scandées les histoires des trous encore présents au plafonds telles que rapportées par l’artiste. Une constellation de riens devenus tout dont seule subsiste la trace, sur des feuilles volantes. En préambule de l’exposition, la dépendaison de crémaillère du lieu, expulsait de fait le locataire (le directeur de la galerie) et donnait son identité double à une maison devenue “ancestrale”. Des ancètres comme souvent choisis par l’artiste qui élargit la porosité de l’identité à la famille, laissant glisser la définition même de l’artiste jusqu’à la fabrication magique d’un lien filial dans lequel chacun risque bien, à la grâce de cette belle imagination, de se retrouver.
En investissant l’immobilier et en jouant une mise en vente de la galerie, l’artiste renvoie au visiteur, devenu malgré lui acteur d’une histoire parallèle, un second miroir : les panneaux typiques d’agence immobilière se lisent à l’envers depuis l’extérieur et organisent la mise à prix d’un
Une fois encore, l’artiste investit de sa vie et de son imaginaire l’espace qu’elle occupe, assurant la visite et fixant sur son geste la dynamique de son propre investissement. La performance, ainsi étendue à l’espace et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont appelés à l’occuper, nous entraîne ainsi à notre tour dans le bonheur d’une vérité qui tire toute sa saveur de son impossibilité.