
Édito Cinquante-six
Du rien ne sera comme avant à l’avalanche de propositions vouées à rattraper les retards de programmation, pas de monde d’après pour la culture qui retrouve une normalité si durement abandonnée.
Les révolutions se liront ainsi comme lignes de fond, laissant infuser en un temps forcément plus long les grands bouleversements à venir. Et ce même si l’on sent une volonté affichée de marques, entreprises et autres intérêts économiques de s’immiscer plus avant dans l’événementiel culturel.
Rien de nouveau certes mais une sortie, nous ne le savons que trop bien, en trompe-l’oeil d’une crise qui ne peut que nous inciter à nous méfier des bulles spéculatives, à réfléchir plus encore les propositions de partenaires faisant de leurs propres alliés le vecteur de leur communication, le produit qu’ils n’auront même pas eu à développer.
À nous de lire alors dans l’empilement d’événements d’une normalité flamboyante la persistance d’un goût à créer dont l’arrivée de nouveaux acteurs reflète la détermination de ceux qui auront pu rester en place. De la sidération à la banalité donc, il est plus que jamais temps de réserver notre fascination aux travaux, aux démarches d’artistes et de créateurs qui, s’ils ont bien quelque chose à vendre, ont surtout l’inestimable à donner ; la capacité à réveiller en chaque regard qui le croise le goût de se renouveler.