Giulia Andreani — Collezione Maramotti, Reggio Emilia, Italie — Focus — Slash Paris

Au sein de ce parcours épuré et aérien qui prolonge ses recherches autour des figures et représentations de femmes dans les arcanes de l’histoire et sous l’encre d’archives photographiques, Giulia Andreani réagence, repense et réécrit en peinture des trajectoires individuelles qui rejoignent les lignes collectives. Le lieu, la topographie particulière devient une étape d’une histoire monde dont elle file le trait et donne à chaque accident la valeur d’événement.

Son désormais fameux gris de Payne devient le vecteur de juxtapositions sensibles et conceptuelles convoquant au sein de compositions aussi fictives que réalistes des figures dont elle offre une nouvelle lecture et rétablit, d’une certaine manière la place en les donnant au regard.

Vue de l’exposition L’Improduttiva, Collezione Maramotti, Reggio Emilia © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Pour cette exposition, l’artiste s’est plongée dans les archives de la ville de Reggio Emilia en y portant la focale sur la condition d’apprenties travailleuses de la ville (et particulièrement de l’école de couture qui abrite la Collezione) et de pensionnaires d’un asile psychiatrique.

Transmuées en saintes, les patientes s’émancipent par la peinture de Giulia Andreani de leur condition de patientes et les étudiantes, à l’image de cette improduttiva qui donne son nom à l’exposition et défie d’un oeil torve les attentes d’une société qui l’assignait à une tâche féminisée.

Giulia Andreani, Étude pour L’improduttiva I, 2023 Aquarelle sur papier — 31 × 23 cm © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Là, dans cette représentation figée, Giulia Andreani module les résolutions, souligne les détails ou joue de l’approximation, insère des pièges visuels, raccords, masques et traces qui redonnent une vie à ses sujets et fait des images de possibles icônes à mobiliser pour penser l’histoire à nouveau.

Giulia Andreani, L’improduttiva, Collezione Maramotti, du 29 octobre 2023 au 10 mars 2024.

En images :

Vue de l’exposition L’Improduttiva, Collezione Maramotti, Reggio Emilia © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Giulia Andreani, La Madre, 2023 Acrylique sur toile — 60,5 × 81,5 cm © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Vue de l’exposition L’Improduttiva, Collezione Maramotti, Reggio Emilia © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Vue de l’exposition L’Improduttiva, Collezione Maramotti, Reggio Emilia © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Giulia Andreani, La gitana anarchica (Djali-Leda), 2023 Acrylique sur toile — 35 × 27 cm © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Giulia Andreani, La traghettatrice, 2023 Acrylique sur toile — 190 × 409 cm © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

Vue de l’exposition L’Improduttiva, Collezione Maramotti, Reggio Emilia © Giulia Andreani Courtesy the Artist and Galerie Max Hetzler Berlin — Paris — London Ph. Dario Lasagni

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