Franck Eon — Galerie Cortex Athletico
Pour sa quatrième exposition personnelle à la galerie Cortex Athletico, Franck Eon propose au visiteur de plonger dans ses fantasmes de réconciliation des différentes définitions qu’il a projetées sur l’acte de peindre. Une réussite certaine suivie d’un éblouissement.
« Franck Eon — Skeletons and Illusions », Galerie Cortex Athletico du 5 septembre au 12 octobre 2013. En savoir plus Fou de formalisme dans les années 1980, l’artiste en a aujourd’hui fait sa critique. Le parcours le prouve bien et ouvre à travers de nombreuses œuvres récentes sur une vision réconciliée de la peinture avec elle-même. Y intégrant abstraction et figuration, jusqu’à sortir de ce dilemme agaçant. Franck Eon fait le choix de faire émerger les méandres analytiques de son acception cérébrale et organique de la peinture. On pense ici à Giorgio De Chirico, là à Olivier Mosset, mais peu importe, les influences et références ne sont jamais citations. Elles sont toutes sensibles, ressurgissant comme autant de mondes personnels développés par l’artiste.Finalement, Eon ne nous donne-t-il pas accès à son esprit pur ? Son âme de créateur ? A voir la succession de tableaux appelés parfois Skeletons lorsqu’ils sont en relief,
Dans les œuvres inédites d’Eon, un besoin jaillit : celui de déterminer des espaces privés pour trouver une distance à la peinture.
c’est ce que l’on ressent. Une surface incarne la coulure, une autre un soleil couchant gorgé d’abstraction, tandis qu’une troisième renvoie directement à un élément architectural et à une expérience spatiale. Tout s’éclaire, la peinture d’Eon est dialectique, elle intègre ce qu’elle a rejeté, elle ressuscite ce qui lui a permis d’arriver à ce point-ci de sa création. Elle est éternel recommencement et aveu de ses conflits internes. Mais au-delà de tout, elle fait image.
Dans les œuvres inédites d’Eon, un besoin jaillit : celui de déterminer des espaces privés pour trouver une distance à la peinture. Ainsi en est-il de la première toile du parcours : une ligne verticale, suivi d’une ligne horizontale… des aplats de couleurs pastels… puis soudain la grâce d’une habitation primaire qui se devine. Voilà, Franck Eon a trouvé son habitat, son lieu privé, sa grotte imaginaire ; le reflet premier de sa création livré à notre oeil, subjugué.