Bertrand Lavier — Galerie Almine Rech °°
« A cappella — Bertrand Lavier », Galerie Almine Rech du 4 mars au 15 avril 2017.
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Profondément libre, l’œuvre de Bertrand Lavier tente sans cesse de s’évader des catégories et se déploie à travers une large variété de médiums. On trouve ainsi dans cette présentation à la galerie Almine Rech une série de peintures et de sculptures qui témoignent de la volonté de l’artiste de poursuivre une démarche entamée il y a plus de quarante ans et qui continue de s’affirmer. Rien d’étonnant alors à ce que l’artiste ait choisi d’intituler cette présentation
A cappella comme on entonnerait une série de chants libres sans souci de continuité, lui qui ne cesse de convoquer le champ de la musique pour évoquer son travail. C’est ainsi à travers les ruptures, changements de rythmes et déplacements de registres que Bertrand Lavier entonne ses solos. En toute liberté, il s’attaque par des biais différents à la représentation, questionnant l’histoire, la tradition et la valeur de l’art.
Bertrand Lavier, Bleu cobalt, Jaune cadmium clair, Vert permanent, 2017
Vue de l’exposition A cappella, du 04.03 au 15.04.2017 à la galerie Almine Rech, Paris
© Bertrand Lavier — Photo : Rebecca Fanuele — Courtesy de l’artiste et galerie Almine Rech, Paris
Lucile Littot — Galerie Alain Gutharc °°
« Lucile Littot — FlashBack », Galerie Alain Gutharc du 11 mars au 15 avril 2017.
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Lucile Littot déploie un monde qui pervertit les codes du beau pour en révéler la monstruosité, à l’image de la multitude de vocabulaires esthétiques qu’elle emploie (romantisme, classicisme, rococo, etc.). À travers des médiums divers tels que la peinture, l’installation, la vidéo ou la performance, son univers aussi magnétique que répulsif ne cesse d’articuler les paradoxes : enfance et âge adulte, romantisme et tragédie, déguisement et nudité, ornement et approximation. émerge une beauté inattendue qui transcende ses sujets pour en faire des reflets déliquescents de fantasmes irréconciliables où la beauté, la singularité rêvée, se muent irrémédiablement non plus en monstre mais en répétition tragique de la médiocrité.
Lucile Littot, Dolores 2028 N.8, 2016 — Huile sur toile — 120 × 190 cm
Courtesy de l’artiste et galerie Alain Gutharc, Paris
Stéphane Duroy — Le Bal °°
« Stéphane Duroy — Again and again », Le BAL du 6 janvier au 9 avril 2017.
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Photographe attaché au sort des populations et à l’impact des soubresauts économiques sur l’humain, Stéphane Duroy parcourt depuis les années 70 l’Europe puis le monde pour rendre compte de son regard sur des sociétés aux multiples réalités. Vestiges, paysages et sujets silencieux peuplent les travaux de ce photographe qui aura su dépasser son médium et ses propres obsessions pour offrir une prise sur le passé, pour inventer une manière de « rendre compte » du monde tout autant qu’il « tient le compte » de ses injustices.
Stéphane Duroy, Double page réalisée en 2016 à partir du livre Unknown
© Stéphane Duroy
Cy Twombly — Centre Pompidou °°
« Cy Twombly », Centre Georges Pompidou du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017.
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Véritable météorite ayant foudroyé le ciel de son siècle, l’œuvre de Cy Twombly (1928-2011) s’est imposée dans un mélange de singularité et de tradition. Le parcours proposé par le Centre Pompidou, s’il peut paraître timide au premier abord avec le choix d’une présentation chronologique, révèle rapidement sa finesse en ce qu’il se déleste de toute facilité et montre un artiste brut avec un dégagement et une complexité qui lui rendent justice.
Cy Twombly, Blooming (Détail), 2008
Acrylique, crayon à la cire sur 10 panneaux de bois — 250 × 500 cm
Collection particulière — Courtesy Archives Fondazione Nicola Del Roscio © Cy Twombly Foundation. Photo : Studio Silvano, Gaeta
Mapuche — Musée de l’Homme °
« Mapuche — Voyage en terre Lafkenche », Musée de l'Homme du 18 janvier au 23 avril 2017.
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Le Musée de l’Homme s’ouvre au peuple Mapuche du Chili avec une exposition courte et dense qui revient sur l’histoire et le présent de ce peuple américain autochtone victime des colonisations successives. Si l’on regrette que la lutte politique que mènent les Mapuche depuis tant d’années à l’encontre des gouvernements du Chili et de l’Argentine longtemps restés sourds aux revendications soit si peu audible. Une perspective qui aurait donné une profondeur supplémentaire à cette exposition qui a néanmoins le mérite d’offrir pour la première fois en France un accès et une voix à ce peuple séculaire pluriel et passionnant.
Kuriche — Collodion humide sur plaque de verre
© Ritual Inhabitual.jpg
Saâdane Afif — Centre Pompidou °
« Saâdane Afif — The Fountain Archives », Centre Georges Pompidou du 1 février au 30 avril 2017.
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Recherche obsessive et minutieuse entre appropriation et continuation du geste fondateur de Duchamp, les
Fountain Archives de Saâdane Afif dessinent la cartographie de la zone d’influence d’une œuvre qui n’en fût pas. Car avant de faire couler l’encre et d’inséminer dans l’imaginaire la force vivante du ready-made, à la manière dont la vie donnerait sa magie à l’inanimé, le totem d’émail de Duchamp tenait de la gageure performative.
Vue de l’exposition Saâdane Afif, The Fountain Archives au Centre Pompidou, Paris
© Slash-Paris
Whitney Bedford — Galerie Art : Concept °°
« Whitney Bedford — Bardo Parade », Galerie Art : Concept du 10 février au 1 avril 2017.
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Maîtrisant une multitude de techniques à la perfection, Whitney Bedford, artiste états-unienne née en 1976 développe depuis près de dix ans une peinture plurielle qui l’a conduite à intégrer des collections prestigieuses à travers le monde. Une peinture hautement séduisante qui joue des contrastes entre minutie et approximation pour aboutir aujourd’hui à une affirmation de sa singularité à travers des paysages à nuls autres pareils. Une très belle exposition qui brouille les sens et, derrière une beauté mystique et radicale, perturbe les attendus de la représentation.
Vue d’exposition Whitney Bedford, Bardo Parade, Art : Concept, Paris, 10 février — 1 avril 2017
Photo : Claire Dorn / courtesy Art : Concept, Paris
Thomas Huber — Centre culturel suisse °°
« Thomas Huber — extase », CCS — Centre culturel suisse du 21 janvier au 2 avril 2017.
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Conceptuelle, surréaliste et profonde, la peinture de Thomas Huber a toujours fait de la question de la perspective et du regard des enjeux essentiels de son développement. Thomas Huber s’est en effet attaché à penser la relation au « regardeur » en proposant une peinture en abyme, constellée de très belles réussites où le motif géométrique se fait perspective esthétique. Il propose ici, avec simplicité, insolence et délice, une exposition piège dans laquelle il insère, à son insu, le visiteur.
Thomas Huber, Tas de chattes et son reflet, 2016
Aquarelle — 36 × 51 cm
© VG Bild-Kunst pour Thomas Huber
Laura Lamiel — Galerie Marcelle Alix °°
« Laura Lamiel — Un ange en filigrane », Galerie Marcelle Alix du 9 février au 1 avril 2017.
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L’œuvre de Laura Lamiel est une modulation de l’espace et partant, de la lumière. Ses installations simples, bien souvent matérialisées par un assemblage d’objets hétéroclites, rebuts ou formes élémentaires, perturbent l’ordre des lignes et les fonctions des éléments employés, dessinant avec la discrétion sourde des révolutions une attention minutieuse au réel. Volontairement réduite, cette exposition de Laura Lamiel, si elle tranche avec nombre d’éléments de son vocabulaire habituel, ne manque pas moins de les souligner en filigrane.
Laura Lamiel, Capture, 2017 — Vue de l’exposition Laura Lamiel, Un ange en filigrane , 09.02 — 01.04.17 — Galerie Marcelle Alix, Paris — France, 2017
Cuivre, fonte, fluos, caoutchouc, divers éléments — 98 × 96 × 196 cm
Photo : Aurélien Mole / Marcelle Alix
Mapping at Last — Galerie Eric Mouchet °°
« Mapping At Last », Galerie Eric Mouchet du 4 février au 25 mars 2017.
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Avec un questionnement pertinent, le commissaire de l’exposition Léo Marin confronte la formule large de l’artiste et de son « rapport au monde » pour en éprouver, en acte, la possibilité. Il faut saluer ici la politique d’exposition de la galerie Eric Mouchet qui ouvre son espace à une véritable proposition curatoriale et offre un support d’envergure, à travers un catalogue riche à disposition sur place, qui présente chacun des participants. Derrière l’opulence et la variété, c’est la valeur symbolique et la puissance d’imaginaire que porte en elle la carte qui transparaît. Au-delà des postures, c’est bien la capacité de chacune de ses œuvres d’expérimenter le monde à travers cet outil singulier qui fait toute la réussite de cette proposition.
Vue de l’exposition Mapping at Last à la galerie Eric Mouchet, Paris
Photo © Rebecca Fanuele
Jürgen Nefzger — Maison d’Art Bernard Anthonioz, Nogent °°
« Jürgen Nefzger — Contre Nature », La MABA du 23 février au 30 avril 2017.
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Usant d’une technique proche du documentaire, Jürgen Nefzger s’est toujours confronté directement à la réalité, des échecs de la politique urbaine des années 90 aux questions relatives à l’environnement. La rétrospective proposée par la
MABA donne toute sa force et sa cohérence au travail de Nefzger, cette plongée dans l’aménagement de l’espace avec l’ironie et la conscience d’une nature qui ne fait aucun cadeau, si ce n’est sa présence. C’est donc dans la durée que ses photographies à la chambre captent les mutations sociales d’un espace urbain qui se fait reflet des usages des hommes. Irréels, inquiétants et magnifiques, les paysages de Jürgen Nefzger nous plongent face à une suspension du temps, une stase qui nous en dit beaucoup sur le monde que l’on habite.
Vue de l’exposition Jürgen Nefzger, Contre Nature à la MABA, Nogent, 2017
© Romain Darnaud
Orientation — Galerie Salle Principale °°
« Orientation », Salle Principale — la galerie du 17 février au 15 avril 2017.
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Confrontés à un pouvoir autoritaire systématique qui en définit les frontières, la société et les créateurs se prennent à penser des stratégies de lutte pour retrouver le souci de l’individualité. Au cœur d’un espace brut rendu chaleureux par la structure mobile imaginée pour le lieu par Patrick Bouchain, la galerie Salle principale accueille jusqu’au 17 avril une exposition intelligente et cohérente autour de la question de l’occupation et du partage de l’espace qui encourage à une résistance par les pieds.
Dominique Mathieu, La Limite, 2016 — Pièce de bois recyclé, partiellement blanchie, poignée fer et bois, 105 x 24 x 4 cm, pièce unique
Courtesy des artistes & galerie Salle principale, Paris