Panorama Février 2019
De la Maison Populaire de Montreuil au Plateau en passant par le Centre Albert Chanot, la rédaction pose un regard sans concession sur les expositions franciliennes du mois d’octobre.
La Vérité n’est pas la vérité — Maba de Nogent •
« La Vérité n’est pas la Vérité », La MABA du 17 janvier au 20 avril 2019. En savoir plus Si ses fondations s’intègrent d’emblée dans les paradoxes d’une époque qui cherche ses outils intellectuels de résistance, l’exposition agit comme un révélateur des ambiguïtés de son sujet et, prenant le risque de multiplier les perspectives, manque certes d’une consistance absolue mais parvient, par la réussite singulière de certaines pièces, à frayer un chemin vers une pensée véritablement nouvelle, libérée du piège de la seule performativité du discours. Lire la critique complèteLa Rivière m’a dit — Le Plateau, Paris ••
« La Rivière m’a dit — Exposition collective », Frac île-de-france, le Plateau du 23 janvier au 14 avril 2019. En savoir plus Toujours aussi juste et subtil dans ses choix, se refusant à toute facilité et allant même à l’encontre d’ambiguïtés de sens, ce commissariat de Xavier Franceschi évolue avec une légèreté et une profondeur qui célèbre la complexité autant que l’attractivité éthérée des œuvres présentées. L’exposition articule en cela un souci écologique porté par une logique d’échos où les mondes autarciques partagent et profitent chacun de manière singulière d’une nature qui se révèle dans sa neutralité essentielle. Lire la critique complèteLire la critique complèteIci sont les dragons 1/3 — Maison populaire, Montreuil ••
« Ici sont les dragons 1/3 — Parce que nous le valons bien », Maison populaire du 16 janvier au 30 mars 2019. En savoir plus Plus qu’un exposé théorique, ce premier volet d’ Ici sont les dragons propose une exposition totalement immersive où le corps, au centre des enjeux, se voit réceptacle et acteur de bouleversements qui dessinent un portrait édifiant et bouleversant de notre société. Laissant presque au second plan la volonté discursive du texte de présentation, la qualité, l’efficacité et l’intelligence des œuvres sélectionnées noient l’attention sous un déluge d’émotions fantastiques, ouvertes et profondes. Lire la critique complèteAriane Loze — Centre d’Art contemporain Chanot, Clamart ••
« Ariane Loze — Nous ne sommes pas, nous devenons », Centre d'Art Contemporain Chanot CACC du 26 janvier au 31 mars 2019. En savoir plus Si l’on pouvait craindre une redondance et une perte de la fraîcheur d’invention dans la mise à l’épreuve d’un dispositif qui s’appliquerait à l’envi aux multiples situations qu’elle aborderait, cette exposition a le mérite de faire immédiatement tomber les masques. La production d’Ariane Loze est déjà riche d’un corpus multiple aux rebondissements inattendus, aux tonalités sans cesse réinventées avec une intelligence jubilatoire. Lire la critique complèteInciser le temps — Galerie municipale Jean Collet, Vitry •
« Inciser le temps — Carte blanche à Alexandra Fau », Galerie municipale Jean-Collet du 20 janvier au 3 mars 2019. En savoir plus Avec un talent engagé envers une scène des fois malmenée, Alexandra Fau opère dans la peinture contemporaine un défrichage brut qui, à défaut de se vouloir unanimement convaincant, met ses accidents en avant, assume sa subjectivité pour souligner toute la singularité d’artistes auxquels on est heureux de voir accordée une cimaise. À travers des sensibilités de teintes, des approches formelles, des processus de fabrication, des fuites de lignes ou des jeux de mots, la curatrice dresse ses correspondances avec simplicité et bonheur, complétant par quelques lignes dans le catalogue de l’exposition à disposition des visiteurs l’impact sensuel de ces couples picturaux. Lire la critique complèteEx-East — Siège du parti communiste, Paris
Si, selon le commissaire, le projet était « en germe depuis longtemps », le titre même de l’exposition, jeu de mots légèrement daté, peine à cacher le manque de cohérence d’un regroupement qui recèle pourtant quelques œuvres d’envergure. Une déception tant les outils scénographiques, des grilles brutes au cœur de l’architecture exceptionnelle et radicale du bâtiment de Niemeyer, sont intelligents et auraient pu inscrire la diversité formelle dans une continuité intéressante. Mais les œuvres, questionnements et techniques, loin de se répondre, ne partagent que rarement les thématiques communes et n’engagent surtout jamais de dialogue. Lire la critique complète