Diplorama #4, les jeunes diplômés de l’Ensci — La Villette
Du 20 au 31 mars, les jeunes diplômés de l’École nationale supérieure de création industrielle sont réunis autour d’un projet commun qui propose la synthèse d’un esprit de création de son temps.
« 100% L’expo », La Villette du 20 au 31 mars 2019. En savoir plus Extension et part entière de 100% L’Expo à la Villette, la présentation indépendante des étudiants de l’Ensci — Les ateliers joue intelligemment de sa décentralisation pour ne pas se fondre dans des propositions visuelles plus impressionnantes de leurs collègues d’écoles d’art et se laisser la liberté de présenter avec une grande précision leurs différents travaux. Derrière ses airs de chasse au trésor, c’est à une sérieuse remise en cause de nos attendus en matière de design que le travail de ces jeunes diplômés nous convie.Une petite exposition donc, mais qui s’affirme d’abord par sa scénographie intelligente et inventive qui parvient à créer des petits îlots descriptifs de démarches plurielles et singulières. Car ce qui marque avant tout, c’est la diversité des projets, encouragées par la méthode d’enseignement de l’école, proposant des parcours personnalisés et ancrés dans l’alternance constante de la théorie et de la pratique. Un enjeu qui se retrouve dans de nombreuses œuvres qui travaillent les matériaux, les traditions artisanales et les réponses face aux enjeux industriels.
L’ambition des jeunes designers présentés ici dépassent de loin le fantasme de la création d’un objet pour inventer bien plutôt des méthodes de socialisation (à l’image des jeux Multiplis proposés par Aurélia Zarotti, de l’atelier gommettes d’Aurélie Lacombe) mais aussi des mises en scène concrètes de transmission théorique (le génome organisé en figurines de Marie-Sarah Adenis, la mise en logiciel du niveau des mers de Guillemette de Brabant). On se trouve ainsi confronté avec succès à des illustrations séduisantes d’enjeux nouveaux de créateurs dont la carrière se déroule bien souvent à l’ombre du savoir public.
À travers les trente projets présentés, les démarches s’entendent et se répondent, offrant un point de vue passionnant sur une pratique qui, à l’image de l’art ou de l’architecture, répond à la complexification des relations sociales et des contraintes sociétales pour y intégrer un nouveau regard qui semble dépasser les frontières des catégories. Chacun faisant ainsi œuvre de sa formation théorique pour entendre, autant qu’inventer de nouveaux modes de vie.