Lee Friedlander — Galerie Eric Dupont
Très belle session de rattrapage à la galerie Eric Dupont, quelques années après la large rétrospective consacrée par le Jeu de Paume au photographe de génie Lee Friedlander. Foudroyant.
« Lee Friedlander », Galerie Eric Dupont du 12 octobre au 30 novembre 2013. En savoir plus Photographies de rue, nus, paysages… la sélection de la galerie rend raison d’une carrière photographique pléthorique et variée qui puise ses racines dans une passion née à l’âge de cinq ans. Lee Friedlander avec l’aisance des grands maîtres sût jongler entre différents cadrages jusqu’au vertige et capter le monde dans sa vastitude comme dans ses détails.Un peu à la façon d’un Robert Frank (auteur du célèbre livre Les Américains), il montrera la banalité et la vie ordinaire de l’Amérique des années 50. Commerces, piétons, vitrines… Il shoote ce qui l’entoure. A ce moment-là, chance, la photographie pénètre le marché de l’art ce qui lui permet de se détacher de son travail commercial (photographies pour des pochettes de vinyls de Jazz). Libéré, son talent éclot, enrichi et fécondé par l’enseignement des images de Walker Evans. Mais, à la différence d’Evans ou de Frank, Friedlander s’amuse de l’improbable et de l’irruption du hasard dans son champ. Aussi, retrouve-t-il là, la photographie de la Nouvelle Objectivité dans tout ce qu’elle véhicule en terme de décadrages, contre-plongées ou introductions d’éléments qui gênent
La sélection de la galerie rend raison d’une carrière photographique pléthorique et variée qui puise ses racines dans une passion née à l’âge de cinq ans.
la lisibilité d’une image. Friedlander amuse et fait sourire. Il propose une photographie éminemment vivante et grouillante de surprises. Comme cette ombre sur le manteau en fourrure d’une dame bien mise qui laisse deviner la présence du photographe à sa poursuite, dans son dos, presque à son insu.
Plus tard, ses paysages de l’Ouest américain seront plus classiques, plus figés. Presque romantiques. Le reflet des rochers dans l’eau laissent le cœur plus froid et l’absence d’humains lasse un peu. Finalement Friedlander séduit bien plus lorsque coule dans les veines de ses modèles du sang chaud.