Les Frères Chapuisat à la JGM. Galerie
Sanctum Sanctorum à la JGM. Galerie impose le recueillement et une certaine forme de devoir de mémoire. En mêlant la tradition biblique et bouddhiste, les Frères Chapuisat s’inscrivent une nouvelle fois dans une veine mystique.
« Sanctum Sanctorum », Galerie Mitterrand du 29 juin au 3 août 2013. En savoir plus C’est plongée dans le noir que la galerie expose les quelques installations sacrées des Chapuisat. Le noir pour forcer à l’introspection. Le noir pour rappeler le deuil. Le noir pour oublier qu’il y a le jour, dehors. L’effet est immédiat et saisissant, perte de repères totale, à laquelle s’ajoute une dimension sonore assez angoissante. Des bruits de voix ou des vrombissements planent autour. Aussi, les Chapuisat conditionnent-ils entièrement la visite et imposent un cadre à la façon dont les lieux de culte opèrent.Quelques stupas (lieux de culte bouddhiste) se partagent le sous-sol et le rez-de chaussée et rendent hommages à des artistes disparus tels que Mike Kelley, David Weiss ou Cy Twombly). Ces stupas , fabriquées en bois, prenant la forme tantôt de grandes tentes tantôt de petits cocons ont pour but de nous faire tendre le cou pour en regarder l’intérieur. Comme on observerait en soi le souvenir d’un visage disparu. D’une installation à l’autre, le temps se dilate, jusqu’à son abolition. Il n’est de temporalité que dans le passé. Le présent n’a pas ses marques ici. Et c’est la respiration
Sacrée mais en même temps très profane, l’expérience dresse des liens complexes mais lisibles entre la mort, la disparition et l’art.
coupée, interdite que nous découvrons les objets disposés à l’intérieur des pagodes de bois. Ici une brique, là une sculpture monstrueuse, toutes ces reliques sont là pour incarner la personnalité ou la vie des artistes auxquels les Chapuisat rendent hommage et vouent un culte. Sacrée mais en même temps très profane, l’expérience dresse des liens complexes mais lisibles entre la mort, la disparition et l’art.
A la fin de cet intense parcours, le souffle mystique disparaît peu à peu, laissant derrière lui l’impression d’avoir vécu entre les morts, ou du moins d’avoir expérimenté ce qu’éprouve un artiste lorsqu’il crée pour donner une forme à la mort.