Mike Kelley au centre Pompidou
Chez Mike Kelley, pas de conventions ni de compromis. Pour cette première rétrospective en France, c’est le versant transgressif qui l’emporte, du trivial au clinquant, de l’actionnisme viennois aux accents futuristes.
« Mike Kelley », Centre Georges Pompidou du 2 mai au 5 août 2013. En savoir plus D’emblée, la section « Educational complex » infiltre des espaces d’incertitude, lacunes mémorielles et failles du système scolaire. Elle ébranle le réel, lui substitue une vérité originaire, violente de l’être. Pour travailler l’écart entre environnement rural et architecture moderniste ou pointer les frontières psychologiques et sociales, la vidéo Heidi investit la dimension sculpturale d’une performance réalisée avec Paul McCarthy. La scission de la vie et de l’art trouve ici sa résolution dans une force convulsive, que restitue un parcours foisonnant.Elle ébranle le réel, lui substitue une vérité originaire, violente de l’être.
S’esquissent peu à peu, dans le dédale d’assemblages parodiant le minimalisme, comme dans le filigrane de sculptures aux prises avec l’informe, images et associations obsédantes. La série Half a Man explore ces correspondances : poupées, animaux en tissu rembourré et autres tricots y rencontrent des dessins d’organes, manifestant tantôt la charge émotionnelle de l’objet, tantôt l’existence de modèles sexuels hors norme. Le prosaïsme s’articule à l’expérience du sensible ; au gré de narrations parallèles, les installations visuelles ou sonores redéfinissent l’ornemental et l’organique. Fabuleuse et impertinente, appel au rire anarchique, l’exposition opère une disjonction des réalités. L’irrévérence prend alors, dans ce chaos, toute son acuité.