Sol LeWitt à la galerie Marian Goodman
D’abord, il y a là, en puissance, un mariage entre l’universel et le particulier ; un maître passé à la postérité qui confie le prolongement de son travail à une « petite main » (rappelant d’ailleurs, combien l’exécution chez LeWitt est caduque par rapport à la force de la conception). Ensuite, ce processus en réactivant la tradition des ateliers, y ajoute une dimension posthume, triste et heureuse en un même temps. Enfin, si l’esprit de LeWitt est omniprésent, la liberté qu’il laisse à l’interprétation qu’en font les « dessinateurs » est presque totale. Écrits, oraux ou dessinés, les plans sont ainsi traduits par les étudiants, mais chacun à sa façon. L’esprit et la lettre. Ou plutôt l’art et la manière.
Autre dimension passionnante de l’exposition Pyramides, l’espace, devenu pour l’occasion temple de l’art conceptuel est entièrement vide, dépouillé à l’extrême, puisque seuls ses murs sont « exposés ». Il y règne ainsi un pieux silence, et chaque pas entre en résonance, comme en écho d’un travail initié à la fin des années 70 et toujours aussi vivant.