Valérie Favre — Fragments
Nominée cette année au Prix Marcel Duchamp, Valérie Favre expose, du 14 septembre au 3 novembre une série de peintures dévoilant un champ nouveau de son univers mêlant onirisme et gravité.
« Valérie Favre — Fragments », Galerie Jocelyn Wolff du 14 septembre au 3 novembre 2012. En savoir plus D’une certaine manière, la peinture de Valérie Favre se radicalise ; débarrassés de toute forme humaine, de toute suggestion, ses Fragments parviennent encore une fois à toucher le vertige de l’inquiétude, cette tension indicible de l’incompréhension du sublime. C’est en vain que les raisons d’aimer la peinture de Valérie Favre se cherchent. Leur force, aussi évidente qu’incompréhensible, ne laisse que peu de place au doute ; ce monde de l’artiste est celui que l’on a toujours rêvé ou, que l’on a toujours voulu rêver, un monde solitaire et silencieux, mélange de forme et d’informe.Devenu sujet central de sa peinture, cet univers sombre, surmonté de filaments de peinture déposés là comme autant d’éléments organiques, n’a pas besoin de nous pour persévérer dans son existence. Il ne dévoile sa majesté qu’au regard débarrassé d’attente. Figurant l’infigurable, la peinture de Valérie Favre s’enfonce alors dans l’abstraction, s’en échappe et y revient. Une tension accrue par les cimaises brutes de la galerie Jocelyn Wolff qui, une fois de plus, prouve que le pari d’un espace d’exposition bigarré impose un regard renouvelé sur l’œuvre.
C’est finalement ce jeu du regard à l’œuvre dans les toiles de Valérie Favre qui reste le plus troublant et le plus fascinant. À s’approcher, s’écarter, s’incliner, le spectateur de ce
Figurant l’infigurable, la peinture de Valérie Favre s’enfonce alors dans l’abstraction, s’en échappe et y revient.
monde trouve dans chacune de ses régions, chaque traînée de peinture, chaque aplat de couleur, un système singulier faisant de l’ensemble du tableau un univers parcouru d’une infinité de formes possibles.
Indéniablement, Valérie Favre touche avec cette nouvelle série un point crucial de sa démarche, ce paradoxe qui fait d’une peinture épurée le point de départ d’un nouvel infini.