
Chalisée Naamani — Palais de Tokyo
Investie, cohérente dans sa forme et pour le moins efficace visuellement, l’exposition Octogone de Chalisée Naamani au Palais de Tokyo dépoussière les vocabulaires et symboles en imaginant une mise en scène articulée autour de la forme géométrique de l’octogone.
Quelle forme de résistance proposer, quand la réappropriation, si subversive qu’elle se veuille, ne dessine d’autre horizon que la création d’images séduisantes ? La communauté d’imaginaire marque, sans aucun doute, une génération, mais renonce à la pousser à penser autrement, à l’inciter à se réinventer en se défaisant de ces apparats qui, ici, semblent au final plus célébrés
Sans creuser de faille dans la lecture, sans faire dérailler ni abîmer ces symboles, l’ensemble reproduit une esthétique du coup de force, et se perd dans sa propre volonté de puissance. La distance critique reste ténue.
Pourtant, exposée et mise en scène avec un véritable souci de radicalité, la pensée singulière de l’artiste pourrait éclater à la mesure de son talent — indéniable.