Luke Fowler — Les nominés du prix Turner 2012
La liste des nominés pour le prix Turner 2012 qui sera remis le 3 décembre a été dévoilée ce 1er mai. Toute la semaine, Slash vous invite à la découverte de ces quatre artistes britanniques. Aujourd’hui, Luke Fowler.
Le prix Turner récompense des artistes plasticiens. Soit. L’écossais Luke Fowler (1978), lui, est aussi musicien et réalisateur. Engagé dans de multiples projets, ses réalisations, souvent comparées aux productions du British Free Cinema (mouvement anglais des années 50 visant à abolir les formats classiques du cinéma autant que la part de subjectivité de leur réalisateur pour produire des œuvres ancrées dans les problématiques sociétales), font la part belle à l’image et à l’expérience visuelle plutôt qu’au didactisme ou à la narration même.
Mais, de montages impressionnistes en documentaires autour de figures singulières (tels que le compositeur Cornelius Cardew ou le psychiatre controversé R.D. Laing), Luke Fowler ajoute une dimension sonore décisive. L’essentiel est pour lui de _« questionner la possibilité de créer un dialogue entre le fait de voir et le fait d’entendre ». _Et il en va de même dans ses productions musicales qui, toutes, s’attachent à explorer la question du son en détournant les usages d’instruments analogiques. Protéiforme, le vocabulaire de Nick Fowler passe ainsi sur les rapports complexes de la transmission poursuivant, dans sa démarche même, un projet majeur visant à produire un documentaire au long cours.
C’est ainsi en 2001 qu’il entame une trilogie autour de R.D. Laing, interrogeant, à travers une succession d’images d’archives entremélées de séquences filmées par l’artiste (où l’on voit aussi bien ses collaborateurs que lui-même), la possibilité d’une réalité faite de liens, d’images a priori sans rapport qui cohabitent le temps d’une séquence. Plus ainsi que des films à thèses, les propositions de Fowler semblent constituer, autour de figures, d’images et de sons, des manifestes émotionnels.