Un coup de dés — Les Témoins du Crédac
A l’occasion des 30 ans de décentralisation culturelle, d.c.a. a lancé le magazine en ligne Un coup de dés invitant les institutions d’art contemporain de la France entière à produire une carte blanche autour de leur lieu.
Alimenté au fil de l’année, chaque visite du site internet uncoupdedés.net nous emmène de façon aléatoire vers un contenu créé pour l’occasion. Slash a décidé de jouer le jeu et détourne l’injonction de Stéphane Mallarmé : « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » pour s’aventurer lui aussi au gré des propositions aléatoires des centres d’art pour fêter, à sa façon, cette victoire de la délocalisation.
Première étape au centre d’art d’Ivry et sa proposition Les Témoins, qui invite deux membres du conseil d’administration à raconter comment ils ont été touchés par une exposition présentée dans cette institution.
Consacrée à l’exposition L’Homme de Vitruve, l’intervention de Gilles Drouot, co-fondateur de la galerie des Multiples à Paris revient sur une exposition qui explore, à travers l’œuvre d’art, les notions de travail, de création industrielle et souligne le rapport intime qu’entretient la ville ouvrière d’Ivry avec cette proposition. Mis en perspective, les souvenirs de Pascal Beausse, architecte, reviennent avec beaucoup de justesse sur Le Travail de rivière, (2009) et montrent toute la force poétique de ce parcours hors-norme imaginé par Claire Le Restif.
« L’Homme de Vitruve », Le Crédac, Centre d’art contemporain d’Ivry du 7 septembre au 16 décembre 2012. En savoir plus Ces deux témoignages tissent un lien étroit entre histoire personnelle et histoire de l’art et dessinent en filigrane un très beau portrait de cette institution majeure de la création contemporaine qui, s’il a déménagé il y a peu, n’a jamais cessé d’affirmer son identité, faite de découvertes, d’engagements et d’une volonté forte de s’inscrire dans son contexte autant que d’échappées poétiques enivrantes.Véritable déambulation au cœur de deux expositions très différentes, ces « témoins » rappellent à quel point la mise en scène d’œuvres d’art ne peut manquer d’éveiller une infinité d’émotions possibles, ou, pour suivre Mallarmé, que le hasard né des rencontres ne saurait jamais être pipé.