My Joburg à la maison rouge
Après l’exposition très réussie My Winnipeg, My Joburg succède à ce commissariat porté sur les villes dites « périphériques » instigué par la maison rouge. Une mise en lumière très documentée de la ville de Johannesburg mais une carence évidente d’œuvres.
My Joburg @ La Maison Rouge from June 20 to September 22, 2013. Learn more La première salle ressemble de près ou de loin à un office de tourisme de la ville de Johannesburg. Il faut donc clairement aller visiter cette exposition dans l’optique de se documenter. Apprendre combien l’eau manque ici, comment les mines font partie de son histoire. Tout cela à l’appui de cartels passionnants. Les cartes du territoire à différentes échelles ne manquent pas et chose intéressante, les livres sur Joburg forment une très belle sélection bibliographique pour qui veut se plonger dans les problématiques de ségrégation. L’Apartheid innerve le propos et tisse un fil conducteur déchirant, d’une réalité accablante. Une bouteille de bière brisée dont il ne reste que le goulot est là pour nous en montrer formellement l’exemple.Mais malheureusement trop peu d’œuvres à proprement parler, sinon l’exceptionnelle série photographique de David Goldblatt qui renouvelle son génie et sauve ce parcours qui s’aventure trop sur le terrain des livres d’histoire-géographie. Ou plus loin, Illumination (Enchantment) créée en 2012 par l’artiste Nandipha Mntambo, peau d’animal façonnée pour qu’elle rappelle les courbes féminines callipyges. Etonnamment, ce travail qui pourrait s’apparenter à un art tribal (utilisation de poils, formes arrondies, peau d’animal) nous ramène aux créations de Joseph Beuys, par le biais de la cire et de la colle qui permet à la peau de rester tendue. Quelques fameuses surprises donc mais une grande déception arrivés aux pieds de l’imposante figure africaine assise sur le sol qui déroule une grosse pelote de laine rouge. Cette œuvre signée Mary Sibande frôle, il est triste de le dire, le ridicule malgré sa portée certainement très symbolique. Un parcours en demie teinte donc, foisonnant et très documenté mais très peu artistique.