Le fil — Octobre 2020
Tout au long du mois et constamment mis à jour, le fil s’attache à l’actualité du monde de l’art à travers une image et livre en temps réel les impressions de la rédaction.
Paris Internationale 2020, SuperSalon
Sous le commissariat de Claire Le Restif, directrice du Crédac d’Ivry, Paris Internationale présente un salon adapté aux conditions du moment avec un parcours toujours aussi réjouissante même si bien plus modeste que les autres années. Un point de rendez-vous physique qui reste une oasis de fraîcheur dans le contexte international. Parmi les découvertes, Louis Fratino chez Ciaccia Levi, Paris et Flo Kasearu chez Temnikova & Kasela, Tallinn.
Kapwani Kiwanga, Prix Duchamp 2020
Le Prix Duchamp est décerné à l’artiste Kapwani Kiwanga (née en 1978 au Canada) récompensant selon le jury de cette vingtième édition un projet « aux confins d’une réflexion entre anthropologie et art [qui] ouvre à un vaste programme poétique et politique, véritable laboratoire de la pensée d’aujourd’hui sur la mémoire et l’archive comme sources de transfiguration du monde. » Nous l’avions rencontrée en 2018 à travers un entretien au long cours à lire ici et précédemment lors de son exposition à la Ferme du buisson, dont la critique est à lire ici.
Françoise Pétrovitch
À l’occasion de son exposition à la galerie Semiose et à la Villa Savoye de Poissy, Françoise Pétrovitch nous livre un entretien passionnant mené par Marie Richeux dans l’émission Par les temps qui courent sur France Culture autour du dessin, de la ligne et de la couleur qui témoigne de son regard particulièrement sensible et profondément touchant sur la création, la représentation mais aussi la transmission. À retrouver en intégralité ici
Susanne Heinrich sur Arte
Autoportrait truculent et plus acide que son esthétique acidulée pourrait le laisser imaginer, le film Une femme mélancolique de Susanne Heinrich alterne les tentatives formelles au long de quinze tableaux qui s’enchainent avec une légèreté qui en fait toute la cruauté. Malgré quelques versants légèrement complaisants, l’incarnation totale de l’actrice Marie Rathscheck avec son sujet et la multitude d’inventions qui émaillent la mise en scène de cette variation enlevée en font un objet à découvrir ; en libre accès sur Arte jusqu’au 29 octobre 2020. Plus d’informations
Le Pari(S), la Semaine de l’art
Le Comité professionnel des galeries d’art CPGA se mobilise pour la scène parisienne et organise le Pari(S), la Semaine de l’art du 19 au 25 octobre afin de promouvoir les événements à venir durant la semaine de l’art à Paris. Plus d’informations
Ouverture de la galerie Lévy Gorvy à Paris
La galerie Lévy Gorvy, initialement Dominique Lévy rejointe par Brett Gorvy en 2017 et présente à Londres, New-York, Hong-Kong et Zurich, spécialiste notamment de grands noms de l’art du XXe siècle (Basquiat, Calder, de Kooning, Fontana, Giacometti, Lichtenstein, Picasso, Twombly, ou Warhol) ouvre à Paris son nouvel espace, passage Saint-Avoye. La galerie représente, à travers les plus grandes foires internationales, Enrico Castellani, Chung Sang-Hwa, Gego, Jutta Koether, Seung-taek Lee, Senga Nengudi, Karin Schneider, Pierre Soulages, Pat Steir, Frank Stella, Tu Hongtao, and Günther Uecker, ainsi que les successions de Terry Adkins, Yves Klein, Roman Opalka, Carol Rama et Germaine Richier. Plus d’informations
Nuit blanche 2020
La Nuit blanche 2020, à l’image de la période dans laquelle elle s’inscrit, aura vécu son lot de troubles. Pour autant, la volonté forte de son maintien et l’organisation confiée aux directions des musées de la ville permet à Paris de mettre en valeur un patrimoine contemporain à découvrir ou redécouvrir mais aussi de nombreux projets financés pour l’occasion sous l’égide de la « commune présence » de René Char. On notera les participations prometteuses notamment de Françoise Pétrovitch au Jardin du Petit Palais, Gaëlle Choisne et Ian Kiaer au MAMVP, Boris Achour sur le boulevard Edgar Quinet (75014) ou encore Mélanie Delattre-Vogt au Jardin de la Nouvelle France (75008). Plus d’informations
Cindy Sherman à la Fondation Vuitton
Malgré quelques réserves légitimes sur les dernières séries présentées par l’artiste qui nous ont paru largement moins convaincantes que son œuvre désormais entrée dans l’histoire, cette grande rétrospective organisée à la fondation Vuitton fait événement et donnera aux plus jeunes l’occasion de voir, après sa rétrospective du Jeu de Paume organisée il y a plus de dix ans, un aperçu assez complet de l’artiste. À noter la belle mise en valeur de ses travaux de jeunesse, aussi efficaces qu’annonciateurs de ses obsessions à venir et le parcours pensé par l’artiste au sein des œuvres de la collection qui, sans s’avérer exceptionnel, met en valeur des œuvres d’artistes moins attendus et en dit un peu plus sur la psyché d’une artiste assez secrète. À ce sujet, l’article paru en 2019 dans le Guardian offrait un portrait assez inattendu d’une personnalité tout aussi discrète qu’humble et intéressante. Lire l’article en anglais
Roland-Garros, Pierre Seinturier
C’est une habitude et un plaisir dont les amateurs se délectent chaque année ; l’affiche de Roland-Garros, qui débute ce dimanche 27 septembre, réalisée par un artiste contemporain voit cette année, succédant à Gilles Aillaud en 1984, Pierre Alechinsky en 1988 où Juan Miro en 1991, le jeune peintre à l’imaginaire passionnant Pierre Seinturier offrir sa vision, sur un court à la végétalisation triomphante, du tournoi de tennis international.
Claire Trotignon, Prix Art Collector
Claire Trotignon, dont nous ne cessons d’admirer la sobriété des images et la puissance d’invention d’un imaginaire qui se décline dorénavant dans l’espace vient de recevoir le Prix Art Collector — Entreprise, une contribution d’envergure (8000 euros) à la production d’une nouvelle œuvre lancée en 2019. Découvrir notre critique de son exposition à l’espace d’art Camille Lambert en 2018
Galeristes, le salon
Des annulations en cascade qui voient la FIAC, Art Élysées et Paris Photo annoncer le report de leur édition 2020. Dans ce contexte particulier, Stéphane Corréard, directeur du salon Galeristes qui avait cette année programmé son édition en parallèle de l’effervescence du mois d’octobre, a fait part de la difficulté de tenir ce projet dans un contexte particulièrement lourd. Et pourtant, le salon Galeristes dont on a pu apprécier ces dernières années l’intelligence d’un positionnement tout à la fois intimiste, exigeant en matière d’œuvres présentées et forte désormais d’un tropisme pour une scène française récente et contemporaine à redécouvrir, pourrait, on le lui souhaite, rencontrer un franc succès tant sa formule s’avère en résonance avec les attentes de nombreux professionnels et collectionneurs. Quarante exposants restent confirmés à la date du 24 septembre pour cette édition. Découvrir Galeristes