Matt Saunders — Marian Goodman ••
« Matt Saunders — A Step Away From Them », Galerie Marian Goodman du 13 mars au 10 mai 2014.
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C’est en couleur que se déploient pour la première fois les captivantes créations de Matt Saunders. Celui-ci a délaissé le gris délavé, souvent utilisé pour ses séries de dessins d’acteurs et d’actrices dans la tourmente et oubliés, pour passer aux tirages « chromogéniques ». À mi-chemin entre photographie et peinture, Saunders trouble les pistes et brouille les codes. S’il en a fini avec le noir et blanc, il n’en oublie pas pour autant ses sujets nostalgiques, comme en témoigne la représentation de la comédienne Rose Hobart qui a joué dans un film qui porte son nom, signé du cinéaste expérimental et surréaliste Joseph Cornell. Dans la salle du bas, les images qui défilent présentent une recolorisation du film par le cinéaste lui-même. Recolorisation sur recolorisation, de quoi penser que Saunders a définitivement quitté l’ombre pour la lumière.
Matt Saunders, Reverdy / King Hu, 2014 (Détail)
© Matt Saunders
Post op — Galerie Perrotin ••
« Post-Op. Perceptual Gone Painterly 1958-2014 », Galerie Emmanuel Perrotin du 8 mars au 19 avril 2014.
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Pour ce profus et très pertinent
group show, la galerie Perrotin se propose de passer du perceptuel au pictural en balayant sous ce prisme l’histoire de l’art de 1958 à aujourd’hui. Pari réussi grâce à la confrontation astucieuse d’œuvres de renom, signées Sol Lewitt (Wall Drawing, 1970) ou Louise Bourgeois (Untitled, 2005) avec celles, plus récentes d’artistes tels que Julian Hoeber, Claudia Comte, ou encore des frères Quistrebert. Dans ce vaste parcours qui prend place dans les deux espaces de la galerie, les yeux et le corps sont engagés dans un même mouvement face à ces créations qui tiennent beaucoup de l’Op art et du cinétisme. On croit ici ou là, voir un mirage et soudain les formes bouger jusqu’à se détacher des toiles. Le propre de ces images est ainsi de déstabiliser la perception, et de nous faire douter, jusqu’au malaise heureux, de nos sens.
Blair Thurman, Pop-Sirkle (CCKSCKR Hat #2), 2011 (Détail)
Courtesy Triple V, Paris
David Douard — Palais de Tokyo •••
« David Douard — Mo’Swallow », Palais de Tokyo du 14 février au 12 mai 2014.
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Il faut laisser aux impressions le temps d’aller pour ressentir combien le corps humain est au cœur de « Mo’Swallow », l’exposition personnelle de David Douard au Palais de Tokyo. Avec Tetsumi Kudo, qui fut un des premiers artistes à préfigurer un « post-humanisme » où Homme et technologies seraient réunis dans une nouvelle culture, une filiation s’impose de fait. Placée en fin de parcours comme un ultime encouragement à l’immersion fictionnelle, son œuvre semble être le cerveau agité duquel l’ensemble de l’exposition a essaimé. M.C.
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Vue de l’exposition monographique de David Douard « Mo’Swallow », dans le cadre de la saison L’Etat du ciel (14.02.14 — 12.05.14), Palais de Tokyo, Paris (Détail)
Courtesy galerie High Art — Photo : Aurélien Mole
Des hommes des mondes — Collège des Bernardins ••
« Des hommes, des mondes », Collège des Bernardins du 7 mars au 15 juin 2014.
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La proposition était belle. Pour penser le monde dans son expression nomade et globalisée, il fallait donner à voir des « œuvres bagages », pensées en mouvement. Certes, certaines installations sont fixées sur roulettes et d’autres invitent au voyage, mais cela ne suffit pas à offrir une image forte, encore moins une idée, de ce qu’est devenu notre monde pluriel ou collectif. Mais de quel monde cette exposition parle-t-elle au juste ? Bien trop vaste et générale, celle-ci aborde aussi bien le post-colonialisme avec l’artiste Rina Banerjee, que les nouvelles migrations avec Chen Zhen ou encore des traces de civilisation à travers le beau travail de Jacques Villeglé. Tout cela au service d’une « création d’un imaginaire collectif mondialisé ». Si les œuvres sont convaincantes, la pensée conductrice de fond déçoit quant à elle.
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Franck Scurti, Snake Skin Map III, 2010 Peau de python — 68 × 87 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Michel Rein © DR
Mireille Blanc — Galerie Dominique Fiat ••
« Mireille Blanc — Reconstitutions », Galerie Dominique Fiat du 1 février au 29 mars 2014.
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Suffisamment reconnaissables et identifiables pour garder un pied sûr dans la figuration, les reconstitutions de Mireille Blanc n’en sont pas moins abstraites. Avec un art certain du décadrage, ses formes s’assurent le franc visage du visible, en même tant qu’elle trahissent un fantasme de réalité. Comme pour maintenir une ambiguïté sur l’époque dépeinte (une époque qui serait, comme ses sujets, décapitée), Mireille Blanc s’inspire de vieilles photographies tirées d’albums de famille, achetées aux puces ou dans des vide-greniers. En guise d’attachement à tous ces anonymes, qui sous son pinceau ne le sont plus, l’artiste les représente en les (re)couvrant d’une couche épaisse de peinture, bienveillante, aimante. Pour s’approprier d’autres vies, d’autres histoires en mélangeant son trait à la mémoire collective. L.C.-L.
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Mireille Blanc, Winter, 2012 (Détail)
Courtesy of the artist and Dominique Fiat, Paris
Philippe Mayaux — Galerie Loevenbruck ••
« Philippe Mayaux — Æntre », Galerie Loevenbruck du 14 février au 29 mars 2014.
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Hantée par les figures de mort, la nouvelle exposition de Philippe Mayaux réussit une fois encore ce tour de force de la subversion radicale qui en finit avec les valeurs pour inventer une langue esthétique « invraisemblable », troublante et jubilatoire. Au fond, il apparaît bien qu’au-delà des symboles et des métaphores, c’est à la quête de la fabrication, de la possibilité d’inventer l’image par tous les moyens, sans jamais l’apprivoiser ni la filtrer, que nous ramènent ces œuvres qui se meuvent « entre » tous les qualificatifs. G.B.
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Philippe Mayaux, Têtetétue, 2013 (Détail) — Résine, acier, moteur, cloche en verre, feuille d’or — Dimensions variables
© ADAGP, Paris. Photo Fabrice Gousset Courtesy galerie Loevenbruck, Paris
David Lynch — Maison européenne de la photographie ••
« David Lynch — Small Stories », MEP, Maison européenne de la photographie du 15 janvier au 16 mars 2014.
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Depuis que la Mep a une vision large de la photographie, l’institution invite régulièrement des artistes dont le médium photographique n’est pas le centre névralgique de leur création. Nouvel essai avec « Small Stories », une plongée dans l’inconscient bricolé de David Lynch. Avec lui, l’horreur, le bizarre, l’étrange, le difforme font partie de l’humanité. Une humanité que Lynch nous demande de regarder avec bienveillance et imagination.
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David Lynch, Head #15 (Détail)
Courtesy David Lynch & Galerie Item, Paris
Friedrich Kunath — Le Crédac, Ivry •
« Friedrich Kunath — A Plan to Follow Summer Around the World », Le Crédac, Centre d’art contemporain d’Ivry du 17 janvier au 23 mars 2014.
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Si l’on peut admirer avec raison les peintures de Friedrich Kunath, qui se jouent des codes de la composition, de l’histoire du kitsch et de l’art avec une virtuosité saisissante, force est de constater que l’exposition qui lui est consacrée au Crédac peut laisser un goût amer, la mise en espace jouant à fond la partition thématique de l’artiste, et ce jusqu’au trop-plein. Malgré une certaine science de l’efficacité visuelle, à l’image de son installation de valises semblant prendre leur envol, chargées de livres ou disques, on reste dans un empilement à la symbolique pour le moins didactique, que sauvent cependant ses toiles en fin de parcours.
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Friedrich Kunath, vue de l’exposition « A Plan to Follow Summer Around the World », Centre d’art contemporain d’Ivry — le Crédac, 2014 (Détail)
Photo : André Morin / le Crédac — Courtesy de l’artiste et Blum & Poe, Los Angeles ; BQ, Berlin ; Andrea Rosen Gallery, New York ; White Cube, Londres
Éléments ordonnés — Galerie laurent mueller ••
« Martin Meyenburg, Benoît Blanchard — Éléments ordonnés », Galerie Laurent Mueller du 6 février au 22 mars 2014.
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Imaginée originellement comme un dialogue entre deux artistes, l’exposition
Éléments ordonnés déroute de prime abord, car elle ne présente dans la galerie laurent mueller que les créations de l’artiste français Benoît Blanchard, celles de l’artiste allemand, Martin Meyenburg, n’étant visibles que sur internet. De cette proposition a priori bancale naît une exposition contre toute attente, d’équerre, où la narration et le méta-discours artistique tiennent une grande place pour un résultat sensible et hautement convaincant. L.C.-L.
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Benoît Blanchard, Martin Meyenburg — Éléments ordonnés, vue d’exposition (Détail)
Courtesy des artistes et galerie laurent mueller, Paris © Cyrille Robin
Olivier Mosset, Collaborations — Centre culturel Suisse ••
« Olivier Mosset — Collaborations », CCS — Centre culturel suisse du 17 janvier au 30 mars 2014.
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Le plus américain des Helvètes, installé à Tucson, expose jusqu’au 30 mars ses œuvres réalisées en collaboration avec plusieurs artistes, tels que Madjid Hakimi, Bertrand Lavier, Jacob Kassay, Alix Lambert, Jeffrey Schad & Vincent Szarek ou encore Marie-Agnès Gillot. Il en résulte un parcours passionnant où l’empreinte de cet ancien assistant de Tinguely est à la fois partout et nulle part.
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Olivier Mosset, Collaborations, Centre culturel suisse, 2014 (Détail)
© Marc Domage