Édito Cinq
Plus sourde, plus profonde, la promesse de cette triennale se fait surtout plus ouverte, capitalisant sur la réinauguration (attendue) du Palais de Tokyo. Dans le calme, Paris se réinstalle dans l’art contemporain avec la manière. Car avant même d’avoir ouvert ses portes, Intense Proximité est déjà un événement exceptionnel ; curieux, loin des simples effets de mode, son programme promet déjà une entrée inattendue dans l’art contemporain.
Portée par un collège de commissaires aussi brillants que différents, La Triennale s’attaque à la possibilité même de l’art contemporain dans la cité, dans la culture, avant de faire étalage d’invités exceptionnels pour un prestige de façade. Tous les créateurs présentés ici sont d’abord et avant tout des passeurs d’histoires. Inventeurs, chercheurs ou observateurs, tous laissent poindre dans leurs œuvres ce souffle, cette intensité qui rappellent que l’« intense proximité », c’est celle de l’art en action, de son inscription dans le cadre de nos vies autant que de sa nécessaire liberté à en toucher d’autres.
Ce qui est exceptionnel finalement, c’est son enjeu politique qui, à deux jours du premier tour des élections présidentielles françaises, rappelle à quel point la stigmatisation et l’exhortation à la méfiance face à un prétendu “autre” sont autant de spectres que la création permet de réduire au silence.
Ainsi, de la performance inaugurale de Rirkrit Tiravanija à la parole même des commissaires en passant par la réouverture du Palais de Tokyo et la publication du Journal de La Triennale, Slash consacre ce mois d’avril à tirer les fils d’une réflexion d’ores et déjà passionnante.
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Réouverture du Palais de Tokyo
Soup/No Soup de Rirkrit Tiravanija
[Archive] Interview de Mathieu K. Abonnenc, artiste participant à la Triennale de Paris