Reviews (french only) — Slash Paris

Invité par La Villette pour une exposition personnelle, Pascale Marthine Tayou, artiste autodidacte camerounais reconnu sur la scène contemporaine internationale choisit de montrer ses installations out situ.

Comme Bachelard pouvait rêver sur les rêves, le Palais de Tokyo « imagine un imaginaire » dont les replis semblent, ici, des gouffres, là, les alvéoles d’une ruche industrieuse.

Bien connu des aficionados de l’art contemporain, Céleste Boursier Mougenot revient à Paris avec une nouvelle exposition à la galerie Xippas. Dès l’entrée, le visiteur pressé des galeries sera dérouté par ces œuvres éminemment poétiques.

Pour ses deux ans d’existence, le Bal accueille le photographe britannique Paul Graham, figure majeure de la scène contemporaine. Réalisées à trente ans d’écart, les deux séries exposées illustrent tour à tour l’Angleterre sous Thatcher et New-York « post » 11 septembre.

Nominée cette année au Prix Marcel Duchamp, la peintre Valérie Favre expose, du 14 septembre au 3 novembre une série de peintures dévoilant un champ nouveau de son univers mêlant onirisme et gravité.

Du 13 septembre au 3 novembre, Charlotte Moth, parallèlement à son projet mené pour la biennale de Belleville, expose Villa Surprise chez Marcelle Alix. Une exposition intrigante qui convainc par son étrangeté et sa réflexion subtile.

Sur les murs de la galerie Emmanuel Perrotin, Sophie Calle s’efface au profit de deux séries presque trop neutres où l’absence de ses histoires personnelles crée le manque.

Réunissant une petite vingtaine de pièces, l’exposition collective The Mystery Spot présente des œuvres qui, dans leur majorité, sont de grande qualité et témoignent sans conteste de la valeur intrinsèque de la collection du Centre national des Arts plastiques.

Avec Techno Nature, la galerie Zürcher propose une exposition collective rejouant l’inépuisable question des rapports entre nature et culture.

La peinture de Daniel Richter grise autant qu’elle étourdit. Un vertige partagé par les personnages de cette exposition “Voyage, voyage”, au bord de falaises, au point de rupture où leur existence même semble trancher avec le monde qu’ils peuplent.

Ce qui se trame dans ces “Intrigues” – visuelles, mais aussi narratives – c’est une anatomie de l’image en mouvement. Feuille de papier, photographie ou installation participent d’une même enquête, expérimentale, sur la nature de son surgissement.

En soulignant les paradoxes de l’homme, L’Image d’August Strindberg, exposition organisée par l’Institut suédois, parvient à sortir de la simple présentation biographique en trouvant un angle d’entrée aussi irrévérencieux qu’intéressant.

À la maison rouge, la peinture renaissante trouve sa sublimation dans les orages de l’oeuvre éclectique de Louis Soutter, qui en appelle aussi bien aux turbulences d’un Van Gogh, à la gravure expressionniste qu’à la gestualité du surréalisme.

Une seule salle, cinq écrans vidéo suspendus, des miroirs aux murs et un petit extrait du “Faust” de Goethe ; il n’en fallait pas plus à Jill Magid pour offrir l’une des plus passionnantes installations de la saison.

« Montrer que la simplicité est belle. » Fidèle au mot de Neves Torres, la scénographie d’Alessandro Mendini fusionne la beauté de la couleur-matière à la beauté de l’imaginaire, où s’expriment tous les mythes. L’art singulier y atteint la lumière de cosmogonies explosives.

Présenté au Jeu de Paume jusqu’au 23 septembre, Laurent Grasso tend des espaces où l’intelligence s’égare. Du Vatican aux architectures carcérales, l’artiste dissèque l’esthétique du pouvoir, en exploite les fissures et questionne leur perception.

La rétrospective du Centre Pompidou consacrée au peintre allemand Gerhard Richter signe un commissariat remarquable et éclaire brillamment les variations d’un œuvre déchirant de subtilité, classique jusque dans l’abstraction.

En recevant Morgane Tschiember, la fondation Ricard propose une entrée subtile et réussie dans l’oeuvre de cette artiste éclectique qui revisite l’histoire des formes et des matières.

Pour exposer Ellsworth Kelly, nul besoin d’en rajouter. C’est, semble-t-il le parti pris de la galerie Marian Goodman qui, dans cette exposition du maître, a choisi de limiter l’accrochage à quatre oeuvres, quatre éléments d’une installation réalisée cette année.

Avant l’humour, avant l’intelligence, il y a, chez Renaud Auguste-Dormeuil, la prégnance de l’espace, cette vertu qu’a la surface de cacher en elle la possibilité de son dépassement autant que sa nature carcérale, limitant les sujets qui s’y posent à ses propres frontières autant qu’elle invente ses propres lois.

Devenu depuis quelques années la référence des événements dédiés aux artistes émergents, le salon de Montrouge retrouve cette année le Beffroi de Montrouge et laisse filer la magie qu’avait opérée l’investissement de l’ancienne usine, certes moins rutilante mais autrement plus jouissive.

La Triennale est une immense exposition. Immense par la taille, immense par l’ambition, mais immense surtout par le triomphe qu’elle offre à une pensée complexe et décomplexée, débarrassée des -ismes et des catégories. Une pensée en mouvement qui définit, tout simplement, un nouveau standard.

Avec Gestes et mesures à l’horizon des surfaces, Élodie Seguin fait preuve d’une rare audace en s’intégrant dans l’espace d’exposition par touches, usant de la discrétion de ses structures pour mieux le révéler.

Du 21 mars au 16 juillet, le Grand Palais expose une collection d’oeuvres tournées vers l’animalité. Une proposition prometteuse qui peine cependant à convaincre.

Du 24 mars au 17 juin 2012, le Grand Palais expose l’oeuvre du photographe Helmut Newton. Contre toute attente, et c’est là que point toute l’impunité de son génie, le potentiel érotique de ces images à l’explicite parfois gênant, s’évanouit fugacement.

Du 10 mars au 27 avril, le collectif explosif Gelitin envahit la galerie Emmanuel Perrotin. Aucune œuvre monumentale, aucune sculpture effarante, les Gelitin se seraient-ils assagis ?

Le musée d’Orsay consacre un passionnant parcours au nu dans l’oeuvre d’Edgar Degas. L’occasion de déceler au fil du temps et des salles la transformation de son regard sur les corps, ses modèles passant du marbre à la chair.

Dans le cadre de sa résidence à la Galerie de Noisy-le-Sec, Pauline Curnier Jardin s’est plongée dans l’histoire de la ville, témoin de la redécouverte d’un silex du Paléolithique au début du 20ème siècle et d’un bombardement pendant la guerre.

Matériau foisonnant, se pliant à force pratiques et propos, le néon dans l’art depuis 1940 n’avait que peu fait l’objet de présentations. Un exercice trop périlleux ? Pas pour la maison rouge.

Le Bal exhume un corpus de livres de photographies rares, voire introuvables, publiés en Amérique latine au siècle dernier. Un parcours qui ponctue de longues années de recherche. Edifiant.

Du 11 février au 24 mars, La galerie Praz-Delavallade accueille Julian Hoeber pour sa seconde exposition personnelle en France. Une initiative réjouissante tant le travail de cet artiste, encore peu exposé en France, soulève de problématiques liées à l’histoire de l’art.

La mise en regard des œuvres de Varda Caivano avec les œuvres de Marie Cool et Fabio Balducci audacieusement orchestrée par l’exposition Is Resistance Useless ? par la galerie Marcelle Alix propose un angle passionnant dans l’appréhension des œuvres présentées.

À contresens des écoles et des modes, le projet d’É. Royer et Y. Gourmel assume jusque dans son titre cette approche inédite de l’histoire de l’art. En appeler sans détour au « sentiment » pour exposer l’art contemporain relève d’une audace qui n’a rien du simple effet d’annonce.

Hommage singulier et délicat. Ainsi sonne l’exposition de Markus Raetz à la Bnf, consacrant la fidélité de l’institution à son œuvre depuis son origine, dans les années 60. Un dialogue doux et profond avec sa création à découvrir jusqu’au 12 février prochain.

Richard Fauguet est drôle. Les œuvres de Richard Fauguet sont drôles. L’œuvre de Richard Fauguet, elle, est grande. Les prémisses ne laissent pas toujours augurer des conclusions ; c’est la preuve apportée par cette exposition personnelle de l’artiste.

Crânes, dépositions, vanités et cadavres s’installent à la Maison Rouge. À l’image des cabinets de curiosités des XVe et XVIe siècles, il s’agit non pas d’un simple pêle-mêle d’objets mais d’une constellation d’œuvres autour d’un motif traversant les âges : la grande faucheuse.

Chaque rencontre avec l’œuvre d’Albert Oehlen est un drame magnifique, la promesse d’une perte autant que d’un retour, imposant des modalités nouvelles pour explorer les possibilités visuelles de la toile.

Après le renouveau du Salon de Montrouge, qui a acquis ces dernières années une qualité indéniable, Jeune Création 2011 poursuit le sillon tracé en matière d’artistes émergents et propose, lui aussi, un parcours qui se bonifie avec le temps.

En choisissant de déployer un versant plus noir de l’artiste japonaise Yayoi Kusama, malade et prisonnière de ses hallucinations, le parcours proposé par le centre Pompidou touche du doigt une vérité grave : le pop art est tragique.

Le protocole ne manque pas de séduction : mettre en relation les travaux d’une génération d’artistes issus de l’Ensba depuis 2000 avec les événements politiques, économiques et sociaux de cette décennie, sans pour autant réduire les premiers à la simple illustration des seconds.